Porretta Soul Festival 2025
21.08.2025
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20 décembre 2024 (premier set).
Ce fut la surprise agréable de la fin 2024 : à peu près inconnu quand il débarque le lundi soir à la soirée organisée par TSF à Pleyel – bien qu’il soit le lauréat de nombreux prix et un habitué des scènes new-yorkaises, il n’a pas encore publié de disque et n’avait jamais chanté à Paris –, il y livre une telle prestation qu’il finit par remplir les six shows qu’il donne sur trois soirs au Duc des Lombards en fin de semaine !
Sur un set d’une grosse heure, Tyreek McDole confirme tout à fait les promesses entrevues en trois titres. Dépourvu de répertoire personnel, il pioche chez les autres, sans trop céder aux évidences, et se balade avec facilité entre R&B à l’ancienne (le merveilleux Lonely avenue de Doc Pomus, trop rarement repris), standards (Under a blanket of blue, popularisé notamment par Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, et jazz spirituel), le superbe Precious energy, qu’il dit avoir appris de son mentor Gary Bartz qui l’avait créée avec Leon Thomas. Seule une excursion un peu trop maniérée à mon goût dans le registre de la ballade avec Lush life me semble tomber à côté. Mais le public n’en a cure et réserve un triomphe constant au chanteur, dont la présence scénique chaleureuse irradie d’énergie positive.
Son approche vocale, entre Andy Bey, Leon Thomas, Joe Williams et Johnny Hartman, lui permet de faire siennes les chansons qu’il retient, d’autant qu’il bénéficie de l’accompagnement de son pianiste régulier, Caelan Cardello, et d’une rythmique de luxe et d’imagination, composée de Michel Alibo et Arnaud Dolmen, pour qui l’absence de répétition, ou presque, ne semble pas un problème. McDole n’a pas besoin de céder à la comédie des rappels pour que le public, totalement conquis, lui demande une dernière chanson, et c’est sa version de Everyday I have the blues – en rotation régulière sur les ondes de TSF – qui sert de point final à une soirée sans faiblesse ! Un premier album est annoncé pour les prochains mois, et il est très probable qu’on entende beaucoup parler de McDole en 2025.
Texte : Frédéric Adrian