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Live reports / 09.02.2022

Tribe From The Ashes, New Morning, Paris

24 janvier 2022.

Issu du confinement, le collectif Tribe From The Ashes, emmené par le duo complice Sandra Nkaké-Jî Drû méritait bien de sortir à l’air libre pour présenter au public la musique de son remarquable album. Pour cette “release  party”, le New Morning accueillait une bonne partie de l’équipe qui a contribué au disque renforcée d’invités : les voix de Sandra Nkaké et Marion Rampal, la flûte de Jî Drû, la batterie de Mathieu Penot, la contrebasse de Manuel Marchès, les claviers de Pierre-François Blanchard, les violoncelles de Paul Colomb et Michèle Pierre, la guitare et le violon d’Anne Gouverneur et les saxophones de Lionel Belmondo et, sur les deux derniers morceaux, de Nathalie Ahadji.

Avant de passer au collectif cependant, ce sont les individualités qui sont mises en valeur, une belle façon de présenter les différents talents en présence en leur permettant d’interpréter quelques titres de leur répertoire. C’est ainsi que se succèdent sur scène le Duo Brady, soit Paul Colomb et Michèle Pierre, le trio Elles (Paul Colomb, Sandra Nkaké et Jî Drû) – superbe version du Bachelorette de Björk –, Marion Rampal accompagnée de Pierre-François Blanchard, Anne Gouverneur soutenue par l’ensemble des participants puis Jî Drû avec un titre extrait d’un de ses projets personnels. Si les registres varient – le classicisme de Marion Rampal dans deux chansons de Françoise Hardy et de Brigitte Fontane, la pop d’Anne Gouverneur, la démarche expérimentale de Jî Drû… –, le résultat est dans tous les cas convaincant et forme une belle introduction au cœur du concert, à savoir le répertoire du disque “Tribe From The Ashes”. 

Sandra Nkaké
Jî Drû

Le temps d’une courte pause, et l’ensemble des participants (rejoints en cours de route par Lionel Belmondo), tous habillés en noir et blanc, s’installe sur la scène du New Morning, qui semble un peu étroite pour l’occasion. Même en l’absence d’une partie du casting du disque, le groupe réuni ce soir n’a aucune difficulté à en restituer les éléments qui en font la magie : les harmonies entre les voix si différentes de Nkaké et Rampal – le duo semble défier les lois de la gravité sur Eurydice, un des titres marquants de l’album –, la finesse et l’élégance des arrangements de cordes, les interventions toujours pertinentes et dépourvues des clichés trop souvent attachés à son instrument de Jî Drû…

Absent du disque, Lionel Belmondo offre un solo remarquable sur Welkin. Si le répertoire offre principalement des titres lents, comme la très belle balade Strong, Love sublime et son parfum de funk introduisent une rupture de ton bienvenu. Le final, chanté a cappella, réunit l’ensemble des participants, une belle façon de conclure une soirée qui illustre admirablement la façon dont le collectif peut être le meilleur moyen de mettre en avant les individualités. Pas sûr, au vu des nombreux projets de chacun, que ce type de réunion puisse devenir régulière, mais le projet mérite en tout cas de vivre sur scène.

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Patrick Martineau