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Chroniques / 28.06.2021

Tony Allen, There Is No End

Un an après avoir rangé ses baguettes pour toujours, Tony Allen revient sous la forme d’un album posthume, soit une des choses les plus terrifiantes au monde, l’intéressé n’ayant pas eu le loisir de finir le boulot et encore moins de le valider. Le futur, Tony l’avait déjà exploré. Il l’avait même inventé en portant avec Doctor L l’afrobeat loin de ses bases nigérianes pour en faire une créature hip-hop, electro, inquiétante et intrigante. 

Suivant ce principe d’aller de l’avant cher au mythique batteur de Fela, “There Is No End” convoque une armée de rappeurs et rappeuses, actuels mais pas nécessairement exposés, pour confronter les polyrythmies organiques aux sonorités synthétiques modernes et, ensemble, tailler la route. Si Tony est au volant de chaque titre, le passager vocal et la déco intérieure donnent parfois envie de regarder le paysage plutôt que la route, voire demander l’arrêt d’urgence pour ne jamais remonter. Hip-hop est l’intention, mais difficile d’y voir clairement à moins de se fier à la lumière des fûts de Tony qui, elle, ne faiblit pas. À part ça, la pochette signée Dan Lish est superbe.

Franck Cochon

Note : ★★½
Label : Decca
Sortie : 7 mai 2021

Decca RecordsFranck CochonTony Allen