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Live reports / 08.06.2015

Timothy Bloom

Pour rappel, le Texan Timothy Bloom a commencé sa carrière en signant des chansons pour Smokey Robinson, Ne-Yo ou encore Chris Brown avant de publier un très recommandable premier album en 2014 (“Timothy Bloom”, voir Soul Bag n° 214). Deux jours après son concert parisien au Bizz'Art, ce chanteur pourtant peu habitué des scènes hexagonales poursuit son escale française à Cannes, au Midem Festival, dans le cadre du plus grand salon de la musique au monde. Seul sur scène, le soulman s'accompagne tour à tour à la guitare électrique et aux claviers. On redécouvre totalement l'artiste à travers des morceaux joués dans leur plus simple appareil, débarrassés de la production typée urbaine qui sévissait sur son disque. Du coup, cela le rapproche fortement de la soul organique d'un Cody ChesnuTT, surtout quand il délivre un My diamond électrisant à la six-cordes. Mais ce dénuement imposé l'oblige également à prendre des risques qui s'avèrent payants, quand il réinvente son hymne Stand in the way (Of my love) sans les chœurs qui lui sont associés ou reprend sans effort, dans un falsetto à la Prince, la partie féminine de V. Bozeman sur 'Til the end of time, la ballade qui l'avait fait connaître en 2011.

 

 

Bien sûr, étant donné son manque de notoriété flagrant dans notre pays, Bloom devra s’accommoder d'un public particulièrement clairsemé, en dépit de la gratuité de l'événement, et peu familier de son répertoire, à qui il tentera de faire chanter le refrain de Stand in the way (Of my love). En vain. Pour regagner son attention, l'Américain tentera des incursions convenues en territoire pop-rock avec Creep de Radiohead puis Bohemian rhapsody de Queen, avec lequel il parviendra enfin à faire chanter l'auditoire. L'artiste est pourtant tellement plus convaincant quand il entonne, seul aux claviers, un Underneath my skin éthéré de toute beauté, qui doit autant à John Legend qu'à Jeff Buckley. Épilogue d'un concert aux allures de showcase et que l'on aurait souhaité plus long.

Texte et photos : Mathieu Presseq