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Live reports / 29.03.2018

Theo Lawrence & the Hearts + Stagger Lee

Encore un lieu auquel on ne s’attend pas mais qui a une programmation dynamique. La salle du Rotz à Maure-de-Bretagne dans l’Ille-et-Vilaine, accueille Stagger Lee et Theo Lawrence & the Hearts.

C’est Stagger Lee qui lance la soirée. On a beau savoir que ça va être bien, que le talent des musiciens est élevé, que le son va être beau, on est une nouvelle fois charmé, apaisé, ravi, par le spectacle. D’autant qu’Arnaud Fradin est d’humeur facétieuse, vis-à-vis de ses compères, Thomas Troussier à l’harmonica, Max Genouel à la guitare, Miguel Hamoum à la basse et Fabrice Bessouat à la batterie, mais aussi de lui-même, comme quand il se met à parler avec un accent belge frit au blanc de bœuf, aussi bien anglais qu’en français. Instrumental lancé par Max en entrée, shuffle à suivre, reprises de B.B. King, Jimmie Vaughan, Bobby Bland, le groupe puise son répertoire à de grandes sources.

 


Thomas Troussier, Miguel Hamoum, Arnaud Fradin

 


Arnaud Fradin

 


Max Genouel

 


Fabrice Bessouat

 

Sur une reprise de Cyril Neville, Arnaud sort la pédale à effet pour un durcissement de ton bienvenu et ne sourcille pas quand une corde de sa Stratocaster décide de rompre toute relation avec lui. Sur I’ll take care of you, l’enchaînement tension-détente est prenant, avec un harmonica stratosphérique et une guitare étincelante. Sur King of the jungle, c’est Thomas qui ambiance la salle avec des gimmicks à la Carey Bell pendant qu’Arnaud invite le public à pousser des cris d’animaux de la jungle. Où l’on s’aperçoit que la jungle est peuplée bizarrement dans les esprits des uns et des autres. Le rappel est une prolongation du plaisir dont on voudrait que jamais il ne s’arrête.

 


Arnaud Fradin, Max Genouel

 


Thomas Troussier

 


Miguel Hamoum

 

Séduit par leur premier album, on attend Theo Lawrence & the Hearts avec impatience. Ils se mettent en scène avec une configuration en arc de cercle, agrémentée de plantes en pots, en commençant par Nevil Bernard aux claviers et percussions, puis Thibault Ripault, nouvellement arrivé, à la guitare, Olivier Viscat à la basse et Thibault Lecocq à la batterie. Le leader Theo se déplace librement dans l’espace ainsi formé, entre les moments où il dépose sa voix dans le micro et ceux où il se concentre sur la guitare.

 


Thibault Ripault, Olivier Viscat, Theo Lawrence

 

La première force de l’ensemble est double : le répertoire et la voix. Le premier fait la part belle aux morceaux du disque, l’entraînant Never let it go, l’immense Search your heart,  dont l’interprétation est intense, le dansant House but not a home, le funky et menaçant Chew me up, mais aussi à ceux des singles précédents ; Sticky icky ou 500 dances, une reprise de New Orleans et d’autres titres encore dont un rythmé façon Bo Diddley avec des breaks soul au tempo plus lent.

 


Nevil Bernard

 


Thibault Lecocq

 


Olivier Viscat

 

La voix de Theo est forte, profonde, avec des nuances rauques régulières ou des envolées dans les notes hautes comme sur Shanghai Lady, le tout dans une étonnante maturité. On en profite à plein quand Theo reste seul sur scène pour des titres très country interprétés à la guitare acoustique. Le groupe tourne fort, l’orgue groove, la basse pulse et la deuxième guitare de Thibault Ripault est très solide. C’est l’attrait suivant du show, les guitares et leur son, à la fois vintage et moderne. Le rappel se fait avec deux nouveaux titres en solo puis un dernier, Wings on fire, avec le groupe complet. Superbe.

Texte et photos : Christophe Mourot

 


Max Genouel, Thibault Ripault, Olivier Viscat