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Live reports / 05.02.2019

Theo Lawrence & The Hearts

C’est “à la maison” (le groupe est originaire de Gentilly-sur-Marne) dans la belle salle du Trianon que se termine la tournée 2018 de Theo Lawrence & The Hearts, accompagnée du joli succès critique de leur premier album. Dans un décor coloré reprenant en partie le visuel de “Homemade Lemonade”, le concert commence tranquillement sur l’émouvant Heaven to me, ponctué plus loin par le bottleneck de Louis-Marin Renaud qui vient y ajouter de belles nuances chatoyantes. Les titres suivants proposent des tournures plus rock autant que des ballades country soul, l’influence d’Alabama Shakes se faisant sentir par endroits. 

 

 

On est déjà sous le charme mais il faudra attendre une vingtaine de minutes pour que la performance s’enhardisse. Si le jeune groupe propose un répertoire très solide sur disque, le voir sur scène permet d’apprécier pleinement la complicité et le plaisir de jouer qui en émane. On sent déjà une vraie maturité musicale et leur public ne vient pas de les découvrir : autant dire que personne ne se fait prier pour taper dans les mains sur le tube Never let it go. Orgue soulful, guitares mordantes, tension-détente maîtrisée, tous les éléments sont là pour enivrer l’audience. 

 

 

 

Cette soirée de clôture réserve son lot de surprises, et plus encore qu’on ne pouvait l’imaginer quand un ami du groupe monte sur scène avec sa compagne pour la demander en mariage ! L’interlude passé, nous avons droit à une reprise de belle tenue du That’s how I got to Memphis de Tom T. Hall (adapté en français par un certain Eddy Mitchell). Theo accompagne ensuite son complice Thibault Ripault qui, Telecaster en mains, propose une chanson country rock bluffante, la très réussie Back of my mind.

 

 

 

La bande de Gentilly distille ses titres les plus efficaces tout au long du concert et les enchaînements sont soignés, Bad feeling(titre bonus sur la version “deluxe” de l’album) arrive à point nommé et fini crescendo, en apothéose. Variation bienvenue quand Theo suspend son falsetto dans l’intense et lumineux Shanghai Lady, qui ici s’étire, se dénude et s’achève sans que l’on s’en aperçoive. Finesse encore quand Theo livre un spiritual au chant et à la guitare puis un folk qui n’est pas sans rappeler Townes Van Zandt. Retour aux sources ensuite avec Heavenly dog, jolie chanson acoustique du premier EP qui voit le chanteur rejoint au fur et à mesure par les autres membres du groupe. Le show aurait très bien pu se terminer ainsi, mais les Hearts enfoncent le clou une ultime fois avec une tranche de southern rock bien épaisse. De quoi être repu pour un moment ! 

Hugues Marly
Photos © Marine Jallier