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Chroniques / 26.08.2022

Thee Sacred Souls, Thee Sacred Souls

Enfin un album complet du groupe de San Diego. En 2019, Can I call you Rose? ouvrait le bal d’une série de singles sous étiquette Penrose, la branche West Coast de Daptone. Un harponnage parfait qui nous trotte encore bien en tête et ouvre le LP de ce jeune trio soulful tout en harmonies vocales et slow tempo. 

Implacablement, quand déboule la voix haute perchée de Josh Lane, ce sont ces ressorts typiques de la culture des lowriders qui nous viennent à l’esprit. Sur ces douze compositions qui ne dépassent que très rarement les 3 minutes 30, capturées avec le savoir-faire de Gab Roth, les férus du son Daptone devraient s’y retrouver. Caisse claire et lignes de basse sont religieusement mises en avant quand les guitares s’égrènent avec cette retenue tout en élégance qui laisse l’espace nécessaire aux voix.

Douze pièces de soul lascive, indolente, voluptueuse et terriblement sexy. Si la voix de contralto de Lane y est pour beaucoup dans la formule, les grooves alanguis mis au point par ses camarades Alex Garcia (batterie) et Sal Samano (basse) sont d’une redoutable efficacité. Les deux musiciens se nourrissent tout autant de cette chicano soul dans laquelle ils ont baignés auprès de leur communauté en grandissant du côté de Chula Vista, mais savent aussi regarder au-delà. 

Un pied du côté de la Sainte Trinité (Aretha, Marvin, Al Green), un autre chez Thee Midniters auquel leur nom de groupe fait d’ailleurs référence, et ce premier album lumineux qui pourrait bien pousser le trio à devenir la nouvelle tête de proue de la maison Daptone. L’avenir nous le dira.

Julien D.

Note : ★★★★ (Scoop!)
Label : Daptone
Sortie : 26 août 2022