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Live reports / 07.12.2017

The Suffers

Ils viennent de Houston, Texas, et ont un album à leur actif, “Make Some Rooms”, de 2014. C'est lui qui alimente leur prestation aux Étoiles, une salle voisine du New Morning. Le groupe étoffé (claviers, guitare, basse, drums, percus et deux souffleurs, trompette et trombone) accompagne la chanteuse Kam Franklin. On pense alors à Sharon Jones & The Dap-Kings ou aux nombreux groupes qui s'en inspirent. Sauf que… leur style comme leur manière divergent fortement. Soul et funk sont bien présents chez les Texans, mais l'americana ou une touche latine se glissent parfois. Et une complicité extra musicale semble unir les Suffers, là où les New-Yorkais paraiss(ai)ent plus réservés. D'ailleurs, Kam Franklin instaure une proximité avec le public qu'elle interpelle et auquel elle confie amplement ses expériences et ses pensées. C'est un peu longuet à force… « Qui est amoureux ? » « Y a-t-il des mères dans la salle ? » « Qui a perdu ses parents ? »… Une empathie qui finit par (me) peser. D'autant qu'après ces longs préambules, les morceaux semblent bien courts ! Dommage, car elle a un charisme certain et chante avec naturel et conviction. Derrière, ça assure bien côté rythmique, et les arrangements et la gestuelle des cuivres ajoutent au plaisir. Après une heure de concert et deux ballades intenses en final (Giver et Peanuts), ils sortent… pour mieux revenir. Le rappel est en fait un copieux medley de pièces funky, enchaînées sans temps mort (enfin !) et couronnées par le Shout des Isley Brothers, auquel il est difficile de résister !

Jacques Périn