James Cotton, Rocks
08.11.2024
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Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans les compilations consacrées à Johnny Otis tant elles sont nombreuses, la majeure partie de son œuvre étant tombée dans le domaine public. L’avantage de celle-ci est d’avoir choisi un angle précis : les titres classés dans les hit-parades entre 1948 et 1962, aux États-Unis. Et comme le compte n’y était pas tout à fait, on a un peu triché en incluant quatre autres qui auraient pu l’être et deux qui l’ont été en Grande-Bretagne !
Le patronyme de Johnny Otis figurait bien sur toutes ces faces, reléguant souvent au second plan le nom du vocaliste principal. Ainsi de son premier numéro 1, Double crossing blues, libellé “JOHNNY OTIS QUINTETTE The Robins and Little Esther”. L’aventure commence avec Joe Swift chantant That’s our last boogie woogie sur Excelsior en 1948, mais c’est l’année 1950 qui fut la plus fructueuse avec neuf titres Savoy classés dans les charts R&B et mettant en avant deux remarquables vocalistes : l’acidulée Little Esther (Phillips) et l’onctueux Mel Walker. Individuellement ou en duo, ils font merveille pour habiter ce R&B californien, souvent mélancolique, mais qui sait aussi (faire) bouger. L’orchestre fournit un soutien confortable, dominé par le vibraphone du leader, le piano de Devonia Williams et la guitare de Pete Lewis dont chaque solo est un moment à savourer.
La suite, sur Savoy, Mercury et Peacock, est à l’avenant jusqu’au succès de Willie and the hand jive pour Capitol en 1958 (n° 3 R&B et n° 9 Pop). Otis devient le chanteur soliste et s’inscrit, parfois avec opportunisme, dans la mouvance du rock ’n’ roll, avec des titres qui ne se classent plus que dans le hit-parade Pop. En tout cas, voici illustrée en vingt-huit plages révélatrices une des carrières les plus singulières du rhythm and blues.
Jacques Périn
Note : ★★★★
Label : Jasmine
Sortie : 22 novembre 2019