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Live reports / 16.07.2012

THE JAZZ CRUSADERS


Joe Sample, Wilton Felder, Wayne Henderson

Surprise en arrivant rue des Petites-Ecuries, avec un New Morning loin d’être complet pour la première de deux dates parisiennes, malgré l’ampleur de l’événement – la présence sur la même scène de trois des quatre membres historiques des Jazz Crusaders (le batteur Stix Hooper n’est pas de la partie) pour la première fois depuis quelques décennies ! C’est cependant sans grande cérémonie – et sans même une introduction – que Joe Sample, Wilton Felder et Wayne Henderson (accompagnés de Nick Sample à la contrebasse et de Moyes Lucas à la batterie) rejoignent la scène (avec d’évidentes difficultés physiques dans le cas des deux derniers) pour ouvrir la soirée avec leur version du On Broadway de Ben E King.

Comme le rappellera bien vite Joe Sample – et à la relative déception de quelques membres du public –, il s’agit bien de jouer la musique des Jazz Crusaders, et non de leurs successeurs sans adjectif ! Ni guitariste, ni voix invitée, donc, et un répertoire orienté hard bop dansant et soul jazz accrocheur, plutôt que funk, qui emprunte surtout aux albums des années 60 du groupe avec des titres – souvent composés par Sample – tels que Freedom sound, tiré du premier album du groupe, sorti en 1961, The young rabbits, New time shuffle ou le classique Way back home. Exception chronologique, Street life, très attendu, sera traité en instrumental, le trombone de Wayne Henderson, rejoint par de nombreuses voix du public, se chargeant de la partie lead.


Nick Sample


Moyes Lucas

Si Sample et Henderson se partagent les interventions parlées – à Sample les introductions explicatives, à Henderson les invitations à brailler –, c’est clairement le pianiste, particulièrement inspiré, qui assure la direction musicale de l’ensemble, quitte parfois à perdre en chemin ses partenaires : il sera même obligé d’interrompre une longue introduction au piano pour leur indiquer quel titre il va jouer, au vu de la perplexité des deux souffleurs ! Il faut dire que, si les ensembles sont parfaits, Felder et Henderson semblent parfois manquer un peu de souffle sur leurs solos… Le résultat est un concert sympathique et efficace, mais auquel manque la petite étincelle qui fait les vrais moments de grâce…

Frédéric Adrian
Photos © Stella-K