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Live reports / 27.11.2017

The Como Mamas

Premier vrai concert parisien pour le trio gospel signé sur Daptone après un récital privé il y a trois bonnes années – Soul Bag y était, bien sûr  – et beau succès de curiosité pour les dames venues du Mississippi…

Par rapport à 2014, où elles chantaient toutes trois immobiles autour d’un seul micro, les Mamas ont pris l’habitude de la scène. Si Angelia Taylor, qui semble avoir des difficultés à se mouvoir, chante désormais assise la plupart du temps – sauf quand elle se lance en solo –, chacune dispose dorénavant de son propre micro, et cette liberté leur permet d’occuper un peu plus l’espace – même si le jeu de scène se limitera, à peu de choses près à quelques pas de danse de Della Daniels.

 


Ester Mae Smith

 


Angelia Taylor

 

Autre différence avec leur visite antérieure : le trio a publié récemment un deuxième album sur lequel les trois voix sont accompagnées d’un quartet de pointures issues des studios Daptone. Après une ouverture a cappella – un seul titre, hélas –, les chanteuses sont rejointes par deux musiciens : le batteur Wallace Lester – entendu avec L.C. Ulmer et le révérend John Wilkins notamment – et le guitariste Jake Fussell, élève de Precious Bryant et accompagnateur entre autres d’Etta Baker et du révérend John Wilkins.

 


Jake Fussell

 


Wallace Lester

 

Le répertoire emprunte évidemment largement au dernier album, mais le remplacement de la production (relativement) sophistiquée du disque par un accompagnement dépouillé ancré dans le son du Hill Country donne au résultat une dimension gospel blues hypnotique, qui s’incarne d’ailleurs dans une reprise – plus sympathique que totalement convaincante – du You got to move de Fred McDowell, que les trois chanteuses se souviennent avoir entendu dans leur jeunesse.

 


Ester Mae Smith

 


Angelia Taylor

 



Della Daniels

 

Si, comme sur le disque, c’est Ester Mae Smith qui assure le chant principal sur la plupart des titres, c’est Della Daniels qui assure, avec humour mais sans démagogie, la communication avec un public sous le charme. C’est d’elle aussi que vient sans doute le plus grand moment d’intensité du concert, quand elle raconte ses interrogations spirituelles et ses doutes après la mort de sa mère avant de chanter le magnifique I know I’ve been changed, dont elle précise qu’elle a écrit elle-même les paroles. Mais il ne s’agit que d’un sommet parmi d’autres dans un concert à l’intensité constante, que même un When the saints pataud en rappel – quel drôle d’idée ! – ne viendra pas ternir. Après l’excellent accueil, public comme médiatique, de leur courte tournée, le retour des Como Mamas est d’ores et déjà prévu en mars, puis, sans doute, pour quelques festivals ultérieurs…

Frédéric Adrian
Photos © J-M Rock’n’Blues
Plus de photos ici.

Ci-dessous, photos prises le 18 novembre à l’Auditorium de la Maison des Arts, Cabriès (13).
© Brigitte Charvolin

 


Della Daniels, Ester Mae Smith, Jake Fussell, Angelia Taylor

 


Angelia Taylor

 


Della Daniels, Ester Mae Smith

 


Ester Mae Smith