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Live reports / 12.12.2017

Tasha Taylor

Deuxième tournée européenne en moins d'un an pour Tasha Taylor qui faisait sa seule incursion française dans la recommandable salle du Camionneur à Strasbourg (les autres dates concernent essentiellement l'Allemagne et la Scandinavie). Que de chemin parcouru en vingt ans pour la chanteuse auteur-compositrice depuis son premier enregistrement dans les studios Malaco, où elle partageait timidement la cabine avec son illustre père. Les projets se sont multipliés et vocalement elle présente aujourd'hui une épaisseur et une maturité des plus intéressantes. Pour la première partie de sa prestation, elle s'appuie sur son répertoire original, principalement puisé dans son dernier album salué dans nos colonnes (“Honey For The Biscuit”) et qui compte d'excellentes compositions comme Wedding bells.

 

 

 

Ne disposant pas des cuivres de ses disques, et uniquement accompagnée de son sérieux et attentif trio européen (les Finlandais Davide Floreno et Olli Ontronen, l'Anglais Roger Inniss), les titres sont épurés et prennent une coloration un peu plus rock, la mettant finalement en valeur vocalement et scéniquement. Très à l'aise, toujours souriante, pleine d'énergie et dotée d'un réel charisme (sans surjouer la diva), elle s'accompagne par deux fois à la guitare. Lâchant les chevaux tout en gardant le contrôle, c'est une vraie pro. En milieu de concert, elle rend hommage à son père en reprenant Last two dollars avec un choix de notes hautes très aventureux qu'elle parvient cependant à tenir de bout en bout.

 

 

 

Elle privilégie dans la dernière partie de sa prestation les reprises soul sixties légèrement réarrangées qu'elle chantait lors de projets antérieurs. On regrettera alors que le groupe n'utilise pas assez de tension-détente. Cette réserve exprimée n'entache pas l'excellent moment passé.

NB
Photos © Michel Villard