;
Brèves / 10.01.2011

Sullivan Pugh 1925-2010

Les Consolers sont désormais éternellement réunis au paradis du gospel. Une quinzaine d’années après la disparition de son épouse Iola Lewis, le guitariste et chanteur Sullivan Pugh s’est éteint chez lui, à Miami, le 30 décembre dernier. Il avait 85 ans. Né dans la campagne de Floride en 1925, Sullivan Pugh se marie au début des années 1950 avec une chanteuse venue de l’Alabama, Iola Lewis. Ensemble, ils forment, à l’église comme à la scène, un duo inséparable pétri de foi sanctifiée. Sous les noms de Miami Soul Stirrers puis de Spiritual Consolers, ils commencent par enregistrer pour Henry Stone, futur producteur à succès. Arrivés chez Nashboro en 1955, ils deviennent les Consolers tout court, et gravent pour le label de Nashville des dizaines de titres jusqu’au début des années 1980. Parmi leurs grands succès, citons Give me my flowers et Waiting for my child. Héritier d’un guitar evangelist comme Blind Willie Johnson, Sullivan Pugh tenait son instrument devant lui à l’horizontale, comme s’il s’agissait d’une lap steel. Allié à des vocaux puissants, son jeu particulièrement bluesy évoque celui de Pops Staples et a rendu le duo très populaire parmi les chrétiens du Sud des États-Unis. Après quelques enregistrements pour Savoy et AIR, Iola Lewis décède en 1994. Remarié, son mari apparaît seul lors de la réunion de nombreuses « gospel legends » organisée en 2004 par Malaco. Hasard des publications, c’est une vidéo de Consolers au sommet de leur art qui ouvre le récent DVD conçu par Anthony Heilbut et publié par Shanachie sous le titre « How Sweet It Was. The Sights And Sounds Of Gospel’s Golden Age » (Shanachie 6901). Son évocation dans le prochain numéro de Soul Bag sera l’occasion de rendre un hommage à Sullivan Pugh.

Julien Crué