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Live reports / 17.10.2017

Sugaray Rayford

Lorsque Sugaray paraît devant l’entrée du Ferrailleur, le peu de clarté qui reste du jour est occulté par son imposante silhouette. Alors qu’il se penche pour éteindre son cigare contre une barrière, j’entame la conversation avec lui et lui demande si son genou va bien après tous les ennuis qu’il a connus à cet endroit à l’été 2015 lors de son passage aux Rendez-Vous de l’Erdre. Il me répond que le jour n’est pas loin où il devra laisser les docteurs lui construire un « nouveau knee » (en franglais dans le texte) ! L’homme est en forme et il le montre peu après en arrivant en avance sur scène avec tout son groupe !

 


Gino Matteo

 


Jade Bennett Matteo

 

Gino Matteo est fidèle à la guitare, sa femme Jade Bennett Matteo aux chœurs, Drake Shining aux claviers, Aaron Liddard au saxophone, Allen Markel à la basse et Ramon Michel à la batterie, sont aussi remontés que lui et commencent à jouer alors que Marie, manageuse de la tournée leur demande d’attendre. Sugaray prévient gentiment le public : « Ce n’est pas un concert, c’est une fête, alors vous devez bouger, danser ! » Et de nous montrer comment bouger son derrière. Lorsqu’il est enfin l’heure de véritablement commencer à jouer, il se lance dans un Who is he and what is he to you (Bill Withers) qu’il transforme en reggae avant de le conclure en rap pour, dit-il, montrer que son orchestre et lui savent tout jouer. Suivent des reprises d’Albert King, un instrumental avec Aaron Liddard en vedette, un medley The blues is alright / Mistery train, un autre avec Cold sweat et Shake rattle and roll, le Grits ain’t groceries de Little Willie John, deux titres chantés par Jade Bennett Matteo, et des originaux extraits de tous ses disques, Blind alleyStuck for a buck et le tout récent Take me back, sans oublier le passage chanté sans micro sur tempo lent, le tout dans la joyeuse organisation improvisée qui caractérise les shows du chanteur texan.

 


Drake Shining

 


Aaron Liddard

 

Gino Matteo est amaigri mais toujours aussi puissant à la guitare et drolatique dans sa relation avec Sugaray, Drake Shining est presque impassible derrière ses claviers mais on sent qu’il est bouillant, Aaron Liddard honke impeccablement, Allen Markel est serein à la basse et Ramon Michel est une sorte de lutin malicieux à la batterie, réussissant à être juste et puissant sans être bruyant.

 


Ramon Michel

 


Allen Markel

 

En rappel, Driving wheel relance la machine et remet le public au taquet. Personne ne veut partir comme ça ! Sugaray le comprend et reste sur scène pour parler de la situation actuelle dans le monde, avec la montée des populismes et les résultats de diverses élections, insistant sur le fait que, au-delà des couleurs et des cultures, tous les êtres humains sont de la même race. Il termine par un poignant What a wonderful world a cappella après lequel on peut partir tranquille. Le monde peut tourner n’importe comment, il y aura toujours Sugaray Rayford pour le remettre dans le bon sens.

Texte et photos : Christophe Mourot

 


Sugaray Rayford