;
Live reports / 01.05.2025

Skokiaan Brass Band, New Morning, Paris, 2025 

16 avril 2025.

Peu représentée dans la programmation des clubs et des festivals, la scène française des brass bands ne manque pourtant pas de représentants de bon niveau à l’image du Skokiaan Brass Band basé en région Rhône-Alpes et qui avait choisi le New Morning pour venir fêter, à l’occasion d’une rare visite parisienne, la sortie quelques mois plus tôt de son album “Skoki Mama”, produit par Scott Billington, un habitué du genre qui a notamment travaillé avec le Dirty Dozen Brass Band et les Soul Rebels. 

À l’heure dite, c’est devant un public conséquent que l’orchestre au grand complet (Vincent Stéphan, Christophe Métra et Félicien Bouchot aux trompettes, Pierre Baldy-Moulinieret  Jean Crozat aux trombones, François Rigaldiès et Fred Gardette aux saxophones, Christophe Garaboux au sousaphone, Christophe Durand et Philippe Bostvironnois aux percussions) se présente sur la scène pour le coup presque étroite du New Morning, vite rejoint, après le court Sunrise, par sa chanteuse régulière Lisa Caldognetto, également percussionniste occasionnelle pour l’accrocheur Mama. Visiblement habitué à la scène, l’ensemble n’a aucune difficulté à accrocher le public, d’autant que quelques chorégraphies viennent renforcer l’impact visuel.

Le répertoire, qui comprend notamment son arrangement de Sexual healing et le clin d’œil louisianais de Chickie wah wah, pioche évidemment surtout dans le nouvel album, dont la déclinaison scénique confirme la pertinence. Si la plupart des invités du disque – les Louisianais John Boutté et Kevin Louis en particulier – sont absents, la chanteuse Cynthia Abraham est de la partie pour quelques titres, dont le très beau Poussière

Comme nombre d’orchestres français, le Skokiaan Brass Band a été faire ses classes à La Nouvelle-Orléans et revendique l’influence des groupes locaux – c’est d’ailleurs Kirk Joseph qui était aux manettes de l’album précédent –, mais quelques expériences africaines au Bénin et au Togo en particulier sont venues enrichir le son de l’ensemble, comme l’illustre le brillant Méno essomé.

Les contraintes de la vie réelle m’interdisent de rester après le premier set, mais ce que j’ai entendu a confirmé la bonne impression laissée par le disque, et le groupe a évidemment tout – le son, le répertoire, la présence – pour s’imposer bien au-delà de sa base habituelle.

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Franck Benedetto