;
Brèves / 25.01.2010

See you later, Bobby…

Né le 21 janvier 1938 à Abbeville, une petite ville du sud de la Louisiane, Robert « Bobby » Charles Guidry est mort d’un cancer le 14 janvier dernier. Élevé au sein d’une famille qui voit d’un mauvais œil son désir d’embrasser une carrière musicale, il ne semble pas destiné à devenir l’auteur prolifique que l’on connaît aujourd’hui. Mais ses talents de compositeur éclatent bien vite quand il compose See you later alligator, dont Bill Haley fait un tube planétaire fin 1955. Avec sa version originale enregistrée en octobre 1955 sous le titre Later alligator, Charles est le premier Blanc signé par le label Chess, dont les propriétaires désemparés sont convaincus qu’il est noir ! Lui-même chanteur, parfaitement intégré dans la communauté noire de La Nouvelle-Orléans, Bobby ne cesse dès lors d’écrire des chansons, laissant toutefois le succès aux autres. Pour ne citer que les plus célèbres, Fats Domino (Walking to New Orleans en 1960), Henry « Frogman » Henry (But I do en 1961) et Muddy Waters (Why are people like that? en 1975) profitent de sa plume… Pas Charles, qui vit quasiment en reclus tout en demeurant très respecté et très demandé. Invité en 1976 pour le concert d’adieu du Band (qui donnera deux ans plus tard le remarquable film The Last Waltz de Martin Scorcese), il disparaît ensuite de la circulation. Il accepte toutefois de réapparaître en 2007 au New Orleans Jazz and Heritage Festival, à l’occasion duquel il évoque des problèmes de santé. Une annonce prémonitoire…
Daniel Léon
Photo : Le disque Chess 1609 de Bobby Charles, le premier gravé par un artiste blanc pour le label historique du blues de Chicago.