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Live reports / 14.12.2017

Sanseverino

Certains vont se demander ce qu'un concert de Sanseverino vient faire sur cette page de Soul Bag. Tout ça parce qu'ils ne savent pas encore que son nouvel album, “Montreuil/Memphis”, se nourrit d'ambiances blues et jump, servies par un groupe pêchu et soudé autour de l'harmo de Marko Balland et de la guitare de Nico Duportal. Car, si ce sont bien des échos venus des bords du Mississippi ou des bayous qui ont l'ont inspiré, Sanseverino n'a pas jugé utile d'aller chercher une légitimité dans la Tennessee alors qu'il pouvait trouver ce dont il avait besoin dans un studio de Montreuil… Enfin, vous verrez, il raconte tout ça très bien dans le numéro de Soul Bag à paraître le 15 décembre !

Sur la scène du Bataclan, il avait invité son copain Gérard Watkins à le précéder le temps d'une courte première partie. Le chanteur-comédien fait dans l'éclectisme abordant le folk country, la chanson, le rockabilly (une adaptation du Shakin' all over de Johnny Kidd !), le rock et une touche de hip-hop. Si bien qu'on s'est un peu perdu !

 


Gérard Watkins

 

 

Pour Sanseverino, c'est, à peu de chose près, le gang de l'album qui officie : basse, batterie, claviers et harmo. Et dès le deuxième titre, il annonce : « un premier invité spécial, Nico Duportal. » Il n'y en aura pas de second et Nico restera toute la durée du concert, souvent sollicité en solo, ou dialoguant avec l'harmo très inspiré de Marko Balland et croisant le manche avec le patron qui connaît la/cette musique ! Sanseverino insuffle un enthousiasme débridé autant que contagieux, mais la musique est avant tout le support des textes extravagants, marrants, décapants, délirants.

 

 

 

 

 

Bien sûr, sur scène, on ne saisit pas toujours la subtilité de sa poésie foutraque, son débit mitraillette ne facilitant pas l'entendement, mais il compense par sa présence, ses mimiques, sa gouaille, son investissement. Il visite le nouvel album, avec l'invraisemblable Montreuil/Memphis (sorte de reportage de course cycliste !), Touche pas au grizzly, Elegantman ou le très new orleans À mon enterrement. D'anciens titres sont aussi de la partie, comme la surréaliste Jambe de bois.

 

 

 

 

 

Alors, d'accord, ce n'est pas du blues pur jus ou du jump grand teint, mais ça vaut mieux que bien des relectures appliquées ou des performances routières estampillées “authentique”. Pour peu qu'on ne soit pas fermé à l'humour potache de Sanseverino, on apprécie la performance servie de ce ludion généreux et sa bande de musiciens adepte de la note bleue.

Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues
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