;
Live reports / 27.02.2018

Sandra Nkaké

« La vie est un cadeau. Soyons fous. Soyons nous. » Difficile de contredire Sandra Nkaké. Surtout quand la chanteuse franco-camerounaise apporte avec elle chaleur, énergie et magnétisme. Un soleil rouge qui a brillé haut et fort sur la scène de la Salle Nougaro début février, alors que dehors, la neige promettait d'embrasser les trottoirs de Toulouse. Une scène qu'elle a choisi d'investir pleinement, de son interprétation sans faille, de son jeu magnétique. Chanteuse, danseuse, actrice… Sandra, c'est tout ça à la fois.

 

 

 

Pendant quasiment deux heures (rappel compris), c'est un véritable film musical qui s'est joué devant les yeux de centaines de spectateurs, jamais en retrait quand il a fallu donner de la voix ou de la clape. Clair-obscur illuminé par le son d'une flûte traversière (celle de Jî Drû, complice de toujours) ou ombres chinoises : la mise en scène sert ici d'écrin à “Tangerine Moon Wishes”, troisième album de la native de Yaoundé. Un voyage musical qu'elle a capté à vif en studio, avec la même équipe qui l'accompagne aujourd'hui en tournée, et qu'elle livre depuis sans fard à son public. Une pièce intense et rare, qui initie aux sens, à l'introspection, au dépassement de soi. Fidèle à une artiste qui a choisi de s'assumer (jazz, pop, rock, qu'importe) en se dévoilant telle qu'elle est : entre désirs et doutes, envies et incertitudes. Transparente. Mais toujours sur un fil. Tendu vers un idéal. « Je rêve d'un monde où chacun aurait sa place, malgré sa part d'ombre, alors rêvons de ce monde ensemble. »

 

 

 

Un bouquet de roses à la main, cadeau du premier rang, Sandra s'en va après un dernier prêche. Nu pied. Sur la scène d'à-côté, crampons vissés sur terrain gelé, quelques footballeurs tapent encore le cuir jusqu'à pas d'heure. Debout, malgré le froid. Mais la neige s'est retenu de tomber.                                                  

Mathieu Bellisario
Photos © Jean-Luc Carlier