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Brèves / 24.02.2014

RIP Floyd Taylor, 1954 -2014

Ce jour-là, il n'avait pas voulu qu'on le prenne en photo. On était venu chez lui à l'improviste et il n'était pas rasé. Sans doute l'une des leçons de son père : « Je suis sur scène 24 heures sur 24 », nous avait dit Floyd Taylor, le plus connu des fils de Johnnie Taylor et lui-même chanteur de soul-blues. À l'époque, en 2008, Floyd Taylor venait de publier « You Still Got It », son troisième et dernier album sous étiquette Malaco, le label de son défunt père. Depuis, il n'a publié qu'un seul disque, « Shut Um' Down » (Artia), avant de décéder jeudi dernier, 20 février 2014. Floyd Taylor avait 60 ans. Il était né le 25 janvier 1954 à Chicago. Sa mère voulait qu'il chante, lui préférait le baseball mais c'est finalement pour la chanson qu'il a opté, en tournant avec son père dès la fin des années 1960, à l'époque du succès de Who's makin' love. « J'ai étudié [les manières de] mon père. Sa manière de chanter, de se tenir sur scène », raconte Floyd, témoin direct de l'âge d'or de la soul sudiste. « Mon père était un pure singer, comme il y en a peu, comme Aretha ou Sam Cooke. Et il était smooth [doux] ; il s'adressait aux femmes parce que ce sont les femmes qui décident quels disques acheter et qui conduisent les hommes aux concerts. » Mais être le fils de JT, l'un des plus brillants chanteurs de sa génération, était à la fois une chance et un handicap. Il sonnait comme lui et la ressemblance physique des deux hommes était vraiment troublante. C'est pourquoi Floyd a dû attendre le décès de son père pour sortir son premier disque. Sur le même label que lui, avec les mêmes musiciens et le même type de chansons. Il y a quelques jours, on apprenait que Floyd Taylor devait venir chanter l'été prochain en Italie, au Porretta Soul Festival, aux côtés de musiciens historiques de Muscle Shoals. La réunion n'aura finalement pas lieu.
Julien Crué