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Live reports / 21.11.2014

Rhino Jazz Festival

Belle récompense pour les organisateurs du festival (qui m’ont en outre accueilli avec gentillesse et prévenance, qu’ils en soient remerciés !) avec une nuit du blues qui se déroulera à guichets fermés…


© : Gérard Brunel

Révélé fin 2011 lors du tremplin du festival Blues sur Seine durant lequel il remporta pas moins de quatre prix sur les sept distribués, Olivier Gotti a depuis confirmé. Il le doit pour une bonne part à son approche originale. Chanteur véhément dans l’esprit du blues, c’est surtout un excellent guitariste adepte de la lap steel qu’il manie avec à-propos et feeling. Une originalité qui se retrouve aussi dans son répertoire : ainsi, aux côtés de classiques comme Nobody's fault but mine et Death letter, il surprend avec des versions personnelles de Voodoo child, I shot the sheriff et… The wall de Pink Floyd ! Olivier étant également un pédagogue soucieux de partager sa passion pour son instrument et sa musique, il nous fait passer un agréable moment marqué par le naturel et la simplicité. Pas si courant de nos jours…


© : Gérard Brunel

Quant à Mighty Mo Rodgers, l’âge n’a visiblement aucune prise sur lui. À désormais 72 ans, on l’avait noté à l’écoute de son récent CD « Mud ‘n Blood – A Mississippi Blues Tale » (le Pied dans notre numéro 216 actuellement en vente) mais cela se confirme sur scène, il a toujours cette magnifique voix grainée, à la fois puissante et pétrie de passion. S’appuyant sur un répertoire scénique bien rôdé, il puise essentiellement dans ses deux premiers CD avec notamment des titres dont il a fait ses classiques comme Prisoners of war, Sweet soul music, I believe in evolution et Shame!, aux côtés de choses très personnelles et engagées comme Heaven’s got the blues, No regrets et The Kennedy song. Il ajoute à cela quelques chansons plus récentes (Blues for a blue planet tirés de « Dispatches From The Moon », l’amusant Black coffee and cigarettes issue de « Cadillac Jack »), et cela donne un concert solide sans le moindre temps mort. De toute façon, on ne s’ennuie jamais avec cet artiste d’un magnétisme et d’un charisme incomparables. Les musiciens qui l’entourent, à savoir les Italiens Roberto Morbioli (guitare) et Paolo Legramandi (basse), sans oublier bien entendu Burleigh Drummond, le compagnon de la première heure à la batterie, sont au service du leader et parfaitement en phase, exemplaires de présence discrète, si l’on peut dire ! Nous ne verrons pas Shakura S’Aida programmée en fin de soirée, car côté verve, Mighty Mo n’a rien perdu non plus, et l’interview qu’il nous a accordée en vue d’un article dans notre prochain numéro s’est prolongée bien après le dernier show…
Daniel Léon