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Live reports / 26.06.2009

RAPPERSWIL BLUES N JAZZ FESTIVAL


Carl Weathersby © Luca Lupoli

Rapperswil est une petite ville médiévale située en Suisse alémanique, pas loin de Zurich et à 160 kilomètres de Mulhouse. Dans une ambiance de véritable carte postale des sixties – montagnes, lac et l’incontournable bateau à vapeur – le Rapperswil Blues’n’Jazz Festival offre un cadre idyllique pour les fans du blues et du rock’n’blues de cette partie d’Europe.

Dans le désordre, commençons avec un ancien bluesman, Alvin "Youngblood" Hart, qui a presque abandonné le blues pour un rock-blues brut de décoffrage. Hart est très solide au chant comme à la guitare, avec des morceaux bien construits qui rappellent la Jimi Hendrix Experience. Au final, son spectacle tient la route.    
Mississippi Heat, le groupe de l’harmoniciste Pierre Lacocque, surprend le public par un Chicago blues peu standardisé qui met en valeur la technique du leader et la verve du guitariste Carl Weathersby, ancien disciple d’Albert King.

Fruteland Jackson, bluesman chansonnier qui remplace David "Honeyboy" Edwards hélas trop âgé pour voyager, dévoile son répertoire bien ficelé mais un tantinet trop connu.
C’est presque la bousculade pour Wes Mackey, qui donne un concert décousu, plein de pauses dans lesquelles lui et ses deux accompagnateurs (un batteur et un harmoniciste très moyens) semblent chercher l’inspiration sans beaucoup de conviction. A revoir dans un autre contexte.
Belle surprise avec Les Getrex, guitariste-chanteur au répertoire très varié, guitare fluide et chant possédé, hélas lui aussi entouré par un groupe mal rodé. Sa version de Pride and joy laisse un bon souvenir.

Les performances de Climax Blues Band et d’Eric Burdon ont été bien appréciées par un public très nombreux mais attentif. Climax Blues Band alterne comme d’habitude des moments convaincants (Wang dang doodle) et des passages assez insignifiants (Going to New York). Ecouter Boom, boom plonge les spectateurs, surtout ceux qu’ont passé la cinquantaine, dans le royaume des souvenirs. Cela dit, les vieux hits d’Eric Burdon n’ont pas tous le même impact et un son trop rond et astiqué modernise un artiste qui n’a pas besoin de mises au jour.
A ne pas négliger, le concert d’Incognito, formation soul britannique très solide, avec un aréopage de voix remarquables.


R.J. Mischo © Luca Lupoli

La chanteuse E.C. Scott se présente avec le guitariste Texas Slim, R. J. Mischo à l’harmonica et Sonny Rhodes à la lap steel. Texas Slim et Mischo démarrent en trombe avec du West Coast blues, mais dès l’arrivé de Scott, le son se fait progressivement plus tonitruant tandis que Sonny Rhodes reste dans l'ombre.
Terminons par Mike Sponza, guitariste italien dont on a déjà parlé dans Soul Bag, et la chanteuse Joyce Yuille. Leur groupe étant en retard, ils commencent par se produire en duo et les spectateurs ne manquent pas d'applaudir vivement leur talent.


Joyce Yuille & Mike Sponza © Luca Lupoli

Le festival se déroulant simultanément sur quatre scènes, je n’ai pas pu assister aux prestations de Walter Trout, Danny Bryant, Rita Chiarelli, Tommy Sancton, Geoff Bull, Seven, Andy J. Forest, Max Prandi, Cocco and Little Paul, Joe Colombo et Joe Valeriano.
Luca Lupoli