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Hommages / 29.01.2019

Quintus McCormick, 1957-2019

Quelle triste fin de mois de janvier ! Après Mike Ledbetter la semaine dernière, nous apprenons ce 29 janvier 2019 le décès brutal de Quintus McCormick, sans plus de précisions à l’heure où j’écris ces lignes. Mais McCormick ayant déjà connu des alertes cardiaques ces dernières années, on peut supposer qu’il est mort pour les mêmes raisons… Ce chanteur et guitariste adepte d’un Chicago blues plutôt musclé aux sonorités actuelles se distinguait par ses vocaux et ses groupes cuivrés qui le rapprochaient du soul blues. Né Quintus Darrell McCormick le 25 mai 1957, il aurait appris à jouer très jeune, dès l’âge de 4 ans. Mais durant sa jeunesse, il s’intéresse surtout au rock, à la pop, voire à la soul et au R&B. Puis, quand il s’installe à Chicago en 1978, les choses changent et il s’oriente plus franchement vers le blues, d’autant qu’il admire Albert King, ce qui se ressentira toujours dans son propre jeu de guitare. Il débute en prenant part à des concours de chant et commence ensuite à se produire régulièrement sans toutefois abandonner ses études.

 


Chicago, 2010. © Brigitte Charvolin

 


Chicago, 2012. © Brigitte Charvolin

 

Mais le blues s’invite de plus en plus dans sa vie d’autant qu’il est engagé dans le groupe de James Cotton, tout en continuant à se produire dans les clubs de Chicago avec sa propre formation. Puis il travaille comme accompagnateur auprès d’artistes de la stature d’Otis Clay, Lefty Dizz ou encore A.C. Reed. Un peu inexplicablement, ou peut-être parce que sa musique résolument moderne s’éloigne un peu des standards du blues de Chicago, il doit patienter jusqu’en 2009 pour enregistrer un premier album très solide, “Hey Jodie!”, pour le label Delmark de Bob Koester. À peine deux ans plus tard, il signe pour la même marque “Put It On Me”, assez varié avec de fréquents emprunts au R&B. Enfin, en 2012, toujours fidèle à Delmark, il réalise un ultime opus, “Still Called The Blues”, dans un registre plus axé sur le blues et le soul blues, flirtant même parfois avec le blues rock. Outre ses talents au chant et à la guitare, McCormick était un compositeur intéressant, et sa musique relativement moderne et assez personnelle, même si elle pouvait rebuter certains puristes, semblait susceptible d’attirer un public plus large que celui du seul blues. Sa disparition inattendue est donc d’autant plus regrettable…

Daniel Léon

 


Chicago, 2015. © Brigitte Charvolin