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Live reports / 25.08.2017

Porretta Soul Festival (Part. 3)

Dimanche 23 juillet

Cette année, la messe gospel dans l’église des Capucins est passée à la trappe au profit du baptême du pont reliant la gare au centre-ville de Porretta et qui s’appellera désormais le Solomon Burke Bridge. L’un de ses fils, Selassie Burke, est présent, le maire de Porretta fait un beau discours, avant une avalanche de remerciements… La cérémonie se termine par une aubade reprenant quelques thèmes de Solomon donnée par Gordon Beadle au sax baryton et par son fils Martino au sax ténor. Ainsi Porretta peut se targuer d’avoir un pont Solomon Burke, un parc Rufus Thomas et une rue Otis Redding. Plutôt sympa, non ?

 

 

Après, une partie de l’équipe de Soul Bag s’en va en montagne pour une italian soul food partagée avec des amis, belges, suisses, britanniques… Mais on se retrouve tous à 20 heures dans le parc Rufus Thomas pour cette dernière soirée. Le parc est bien rempli : plus une place assise quand Rick Hutton présente le talentueux Davell Crawford. Le Néo-Orléanais, toujours en solo, fera une prestation similaire à celle de la veille avec un peu moins d’intensité et d’émotion. Il se taille tout de même un beau succès.

 


Davell Crawford

 

Nous retrouvons ensuite avec plaisir le Anthony Paule Soul Band. Depuis trois ans nous louons le talent d’Anthony Paule et de tous les musiciens qui l’entourent, alors encore une fois n’hésitons pas à les nommer : Paul Holguin (basse), Tony Lufrano (piano, orgue), Derrick “D’Mar” Martin (batterie), Charles McNeal (sax ténor), Thomas Poole (trompette), Derek James (trombone), les choristes (Sue McCracklin, Maureen Smith, Loralee Christensen) sans oublier en “special guests” les Beadle père et fils au sax baryton et sax ténor. Tous furent impeccables avec l’ensemble des artistes pendant tout le festival. Notons le magnifique blues instrumental que jouera Anthony Paule tout en finesse, inspiré par T-Bone Walker et Pee Wee Crayton, un vrai régal !

 


Anthony Paule

 


Sue McCracklin

 


Loralee Christensen

 

La revue commence par les deux maillons faibles de cette édition : Barbara Blue au chant et Rob Paparozzi à l’harmonica. Même renforcé par Bernard Purdie (batterie), Scott Sharrard (guitare) et Davell Crawford (orgue), le duo n’efface pas la mauvaise impression laissée lors de leur premier passage le vendredi.

 


Barbara BlueRob Paparozzi

 


Bernard Purdie

 


Scott Sharrard

 

On passe aux choses sérieuses avec Willie Hightower, magnifique représentant de la soul sudiste que nous aimerions voir plus souvent dans nos contrées. En invitée surprise du festival, l’excellente chanteuse californienne Terrie Odabi se montre aussi à l’aise en solo qu’en duo avec Wee Willie Walker qui pour sa part nous enchante avec une belle version de ce qui est devenu son morceau de bravoure, A change is gonna come, pendant laquelle Davell Crawford dégaine un magnifique solo d’orgue qui scotche même les musiciens de l’orchestre.

 


Willie Hightower

 


Willie Hightower

 


Terrie Odabi

 


Willie Walker, Terrie Odabi

 

On reste dans le solide avec Vaneese Thomas qui déroule toujours avec conviction des titres de son album “Blues For My Father”. Elle est ensuite rejointe par sa sœur Carla Thomas. La dernière fois qu’elle est venue à Porretta, c’était en 2003, et depuis nous avions des nouvelles très contradictoires sur son état de santé. Mais elle est là et semble en forme. Quelques hits Stax trouvent leur place dans son set,  mais sa version de Little red rooster est vraiment emballante, et le guitariste Scott Sharrard s’y montre particulièrement à son avantage.  Les deux sœurs tirent le rideau sur un Walking the dog paternel plein de drôlerie et de jappements…

 


Vaneese Thomas

 


Carla Thomas

 


Anthony Paule, Carla Thomas

 


Vaneese Thomas, Carla Thomas

 

On revoit ensuite Wee Willie Walker avec LaRhonda Steele pour un duo qui je dois dire ne m’emballe pas outre mesure. Selassie Burke a bien changé depuis le temps où il épongeait délicatement le crâne en sueur de son paternel, il est devenu un bon chanteur de soul agréable à écouter.

 


LaRhonda Steele

 

Falisa Janaye représente une génération soul plus jeune. C’est son troisième passage à Porretta et, comme d’habitude, c’est une véritable tornade sur scène. Son modèle pourrait être la regrettée Sharon Jones ; ce soir elle enflamme le parc Rufus Thomas avec une version à rallonge du succès de Jackie Wilson Baby workout.

 


Falisa Janaye

 

Ricky Fanté est encore jeune et beau, il fait de la télé, il écrit des chansons et il a eu un tube en 2004 avec It ain’t easy (On your own). Il chante plutôt bien et ses interprétations collent tout à fait avec son jeu de scène maniéré. Étonnant.

 


Ricky Fanté

 

Avec Sax Gordon, on revient à du rhythm and blues plus classique. Gordon a un répertoire très étendu, il peut nous faire fondre sur un morceau bluesy avec un son très doux ou nous balancer un morceau swingant avec un son de sax hurleur. Nous avons droit à la deuxième option. Et c’est lui qui a eu la bonne idée de faire venir Toni Lynn Washington de Boston.  Mais contrairement au vendredi où elle avait fait un bon set, celui de ce soir me paraît un peu terne et Toni Lynn un peu émoussée.

 


Sax Gordon

 


Toni Lynn Washington

 


D'Mar, Toni Lynn Washington

 

Il revient à Vasti Jackson de clore cette trentième édition. Lui il est là pour rendre hommage à Johnnie Taylor, le samedi soir il s’en est très bien tiré en reprenant plusieurs titres de l’ancienne star de Stax. Ce soir nous avons droit à Who’s making love suivi d’un long, très long solo de guitare où il joue avec les dents. Cerise sur le gâteau : un bain de foule parmi les travées de spectateurs. Gros succès amplement mérité.

 


Vasti Jackson

 

Une édition de Porretta ne se termine jamais sans la parade finale de tous les artistes. Elle a bien lieu et tous chantent à s’arracher les tripes pour un ultime au revoir. Pour les gourmands, j’en connais, toute l’équipe remettra le couvert le lundi à Vergato, commune située à vingt kilomètres de Porretta. Insatiables ces Romagnoles !

Alain Jacquet
Photos © Brigitte Charvolin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les concerts du festival sont disponibles en vidéo sur YouTube via Lepida TV.