Nice Jazz Fest 2025
15.08.2025
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Année exceptionnelle, Porretta, la ville de Memphis et le comté de Shelby ont été officiellement jumelés en février 2025. Tout en accueillant des artistes d’autres horizons, le programme concocté par Graziano Uliani célèbre pour une large part la musique de Memphis et puise dans sa scène locale. Retour sur les 3 derniers jours.
Vendredi 25 juillet
Énergie, mise en place, efficacité : le sensationnel Memphis Hall Of Fame, dirigé par Kurt “KC” Clayton, était pour la deuxième année l’orchestre maison. Avec ses neuf excellents musiciens et ses trois remarquables choristes, il assurait un parfait accompagnement pour les différents invités.
Eamon Flynn et Connor Brady (en l’absence d’Andrew Strong qui ne se produisait que jeudi) ouvraient la soirée, dignes représentants de la Dublin soul.
Après le malheureux accident qui l’avait contraint à annuler sa venue l’an dernier, Captain Jack Watson était visiblement heureux et fier de l’accueil chaleureux du public.
Jeune génération soul de Memphis avec le dynamique Carlos Strong : Your love is supernatural, Push and pull, Crosscut Saw avec solo de guitare.
Très bel hommage de Vincent Carr à son père James. Il a la voix, le feeling et l’implication pour faire vivre ses incontournables : Dark end of the street, I’m a fool for you (en duo avec Candy Fox). Superbe Search me lord.
Dernière vocaliste de la soirée, Jonte Mayon, dans un registre plus sophistiqué (Killing me softly with his song ou Neither one of us).
Samedi 26 juillet
Crystal Thomas a totalement emballé le public. Voix puissante, présence magistrale, répertoire original, choix des tempos, riffs de trombone bien placés : un set totalement réussi. L’orchestre tourne au quart de tour avec d’excellentes interventions de Luca Giordano, Sax Gordon et Victor Puertas. On aurait aimé que cela dure tutta la notte.
Captain Jack Watson pour trois blues dont sa touchante composition autobiographique The blues saved me, et avec Crystal Thomas The blues is alright.
Changement de plateau, pour installer le Memphis Hall of Fame mais aussi pour les traditionnelles récompenses : un prix pour Linn Sitler, commissaire du cinéma et de la télévision de la ville de Memphis et du comté de Shelby, et une superbe guitare customisée pour Graziano Uliani.
Rick Hutton, l’omniprésent et irremplaçable MC interprète avec talent deux morceaux avant de laisser s’exprimer les choristes, en trio (Boogie no more), puis en solo : Dani McGhee dans un incandescent I pity the fool qui l’amène jusque dans le public, Shunta Mosby (Daydreaming) et Candy Fox (Simply the best).
Nouvelle jeune “reine” proclamée de Memphis, Lil Rounds s’impose avec assurance. Belle voix, pulsation churchy, elle communique avec le public, l’invitant à la rejoindre sur scène sur une de ses compositions.
Dès la première note Jerome Chism s’empare du public pour ne plus le lâcher. Énergie folle, dynamisme impressionnant, voix punchy, The Preacher, The Bishop of Soul nous entraîne au plus profond de la soul. Move too soon, Hold on, Walking the dog, A nickel and a nail… et un flamboyant hommage à Wilson Pickett.
Dimanche 27 juillet
Place aux Blackburn Brothers : trois frères, Duane (chant, claviers), Brooke (guitare, chant) et Cory (batterie), forment le cœur de ce groupe familial canadien auréolé de nombreux prix. Les Blackburn Brothers revendiquent une musique engagée, mélange de blues, funk, soul et jazz.
Le concert du dimanche est aussi l’occasion de revoir sur scène certains des artistes qui se sont produits les jours précédents. Occasion de découvrir pour ceux qui l’avaient raté jeudi le rappeur Al Kapeezy, alias Al Kapone, dans un torride Rock me baby avec Candy Fox.
Captain Jack Watson reçoit avec beaucoup d’émotion les honneurs d’un tableau le représentant. Sont aussi de la fête Vincent Carr, Carlos Strong, Lil Rounds, Jonte Mayon, et un Jerome Chism toujours aussi impressionnant pour clôturer cette belle édition 2025. One more time? Assurément, rendez-vous du 23 au 26 juillet 2026.
Texte et photos : Brigitte Charvolin