Jazz Celebration 2024, Théâtre du Châtelet, Paris
09.10.2024
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20-23 juillet 2023.
Une ville dont le parc porte le nom Rufus Thomas, le pont Solomon Burke, et où les fresques street art sont dédiées à Sam Cooke, Otis Redding, Isaac Hayes, Bobby Rush… Cette année était inaugurée une neuvième et superbe œuvre représentant Sax Gordon, signée Antonio Cototecchia.
À Porretta les balances sont ouvertes au public, le service d’ordre est sympathique et les musiciens côtoient les festivaliers dans une ambiance aussi détendue que conviviale. MC attitré depuis des années, Rick Hutton est indétrônable. On ne peut imaginer MC avec autant d’humour et de naturel. Bobby Rush lui a d’ailleurs rendu un bel hommage.
Jeudi 20
L’irlandais Eamon Flynn retrouve son compatriote Conor Brady avec qui il a participé à la bande son du film les Commitments.
Anthony Paule Orchestra : L’excellence, la classe, dirigé par un Anthony Paule toujours fin et sans esbroufe. Portée par cet orchestre, Terrie Odabi est magistrale. Sensibilité, émotion, force expressive. Belle version de After a while, morceau pourtant très marqué par Wee Willie Walker.
Les Lehmans Brothers emmenés par le dynamique chanteur Julien Anglade ont fait vibrer et chanter les gradins avec, dixit Rick Hutton, leur « funk à la française ».
MonoNeon est précédé par une réputation de génie de la basse. La main comme une araignée court sur le manche pour délivrer un set de funk expérimental.
Vendredi 2
Ouverture avec l’excellent orchestre de soul italien Groove City et la chanteuse particulièrement ovationnée Daria Biancardi.
Les Bo-Keys cette année sont l’orchestre maison. Solide et pur produit Memphis, ils sont propulsés par le formidable batteur Dave Mason.
Charlie Wood, claviers, chanteur et songwriter. Il a écrit l’hymne de Porretta : Rufus is back in town.
Katrina Anderson est la nouvelle chanteuse maison du B.B. King’s Blues Club de Memphis. Elle n’hésite pas à venir épauler le duo de choristes : Shontelle et Risse Norman.
Bobby Rush : il lui suffit de jouer deux notes à l’harmonica, un mot, un regard et le public est prêt à l’écouter toute la nuit. Incroyable entertainer, que ce soit avec son orchestre au complet ou seulement avec l’irremplaçable Mizz Lowe, toujours à ses côtés sur scène.
Samedi 22
Curtis Salgado avec le Soul Shot de Fabrice Bessouat, plus Eamon Flynn aux claviers. C’est le troisième passage de Curtis Salgado à Porretta et on ne se lasse pas d’écouter ce chanteur et harmoniciste qui dégage un vrai sentiment de profondeur et d’authenticité.
Produits, présentés, accompagnés par Bobby Manuel, guitariste, songwriter, ingénieur, pilier de Stax (et récipiendaire très ému d’un Sweet Soul Music Award), les Blues Paddlers, Samuel et Davis, ont donné un show, enlevé et plein d’humour. Bonnes voix et alerte maniement d’une pagaie gentiment punitive.
Robin McKelle : Punch et énergie pour un set assez rock.
Après bien des ennuis de santé, John Németh retrouve la scène, et le public, en empathie, lui réserve un très bel accueil.
Dimanche 23
Début de journée dans la Food Street : parade avec le Over Soul Marching Band et jam session avec un Curtis Salgado excellent dans un registre blues de Freddie King à Howlin’ Wolf.
Retour au Rufus Thomas Park avec Mighty Mo Rodgers et le Luca Giordano Band plus Sax Gordon. Puisant dans le répertoire de son nouvel album, “Memphis Callin’”, Mighty Mo s’exprime avec force, puissance, conviction. Un des moments forts du festival.
En clôture, la Soul Revue permet, dans un format plus court, de réentendre tous les artistes encore présents avant le grand final avec tout le monde sur scène !
Texte et photos : Brigitte Charvolin