;
Brèves / 04.09.2012

Plaques, le retour

Comme prévu, il est à nouveau question de plaques commémoratives dans cette rubrique (lire nos news des 23 et 28 août), pour évoquer cette fois celles réalisées en août dernier par la Mississippi Blues Trail (MBT). La première, inaugurée le 10 à Clarksdale, est consacrée au Sunflower River Blues Festival, qui accueille une quarantaine de concerts durant quatre jours au mois d’août (en cette année 2012, il s’agissait de sa vingt-cinquième édition). Le 21, une plaque a été dévoilée à Kilmichael (notre photo) pour évoquer les racines de B. B. King : en effet, si ce dernier est né bien plus à l’ouest du côté d’Indianola, il a passé une bonne partie de son enfance dans cette localité qui compte aujourd’hui environ 800 habitants. Une troisième plaque a vu le jour le 31 dans la ville de Weir en l’honneur du Choctaw County Blues, et plus particulièrement de deux bluesman originaires de la région, Texas Johnny Brown et surtout Big Lucky Carter. À propos de ce dernier, on relève que le texte de la plaque cite le superbe film que Marc Oriol a réalisé sur l’artiste, Le blues du survivant… Mais avant cela, dès le 3 août et de façon plus surprenante, une plaque de la MBT était apparue à Notodden, en Norvège. Certes, la ville par ailleurs jumelée avec Clarksdale organise un festival de blues aujourd’hui majeur à l’échelle européenne, mais est-ce bien la vocation de la MBT (dont nous ne manquons pas de soutenir l’action en signalant très régulièrement ici les nouvelles plaques) de s’exporter ainsi ? Avec l’expérience qui est aujourd’hui la sienne au Mississippi (environ 150 plaques), ne devrait-elle pas se cantonner en priorité au territoire américain où la mise en valeur du patrimoine muscal et culturel (nous y sommes déjà venus) demeure imparfaite dans bien des États ? Car après tout, et bien que Notodden soit un très beau festival, pourquoi pas d’autres délocalisations ailleurs en Europe et dans le monde ? Et dès lors, cela resterait-il gérable ? En tout cas, le débat peut s’ouvrir.

Daniel Léon