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Chroniques / 02.05.2020

Pip Millett, Lost In June

La vingtaine balbutiante, Lauryn Hill et Amy Winehouse dans les veines, un passage par l’incontournable plateforme berlinoise COLORS et un talent évident pour incarner ses propres mots… Pip Millett s’inscrit dans ce schéma désormais classique d’une génération britannique en train d’écrire un beau chapitre de la soul et du R&B. Mais pas question pour autant d’être un clone de Jorja Smith ou de Mahalia. 

À travers ce deuxième EP, la chanteuse originaire du sud de Manchester vise juste et captive crescendo. L’accueil se fait dans la douceur épurée d’une guitare épousée par une voix à la retenue délicate (Deeper dark). Un groove félin lui emboîte le pas pour souligner la conquête d’un amour-propre (Like it like that), délivrant au passage un premier refrain entêtant.

L’enjoué June et sa basse chantante accentuent la luminosité avant que deux pièces maîtresses fassent basculer ce projet du côté de ceux qui comptent vraiment. Cet émouvant Ava tend doucement la main et déroule une empathie lucide digne d’un Lean on me. Ce Heavenly mother et sa rythmique au peps contagieux déplacent le curseur des louanges vers une féminité divinement inspirante. Grande classe.  

Nicolas Teurnier

Note : ★★★★
Label : 2020 + Fours
Sortie : 10 avril 2020

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