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Brèves / 11.06.2012

Pete Cosey, 1943-2012

Le guitariste Pete Cosey, notamment connu pour sa collaboration avec le trompettiste de jazz Miles Davis dans les années 1970, est mort à Chicago le 30 mai 2012 des suites de complications opératoires. Né Peter Palus Cosey à Chicago le 9 octobre 1943 dans une famille de musiciens (sa mère est pianiste et compositrice, son père saxophoniste), il passe sa jeunesse avec sa mère à Phenix dans l’Arkansas, où il apprend plusieurs instruments dont le violon et la guitare. De retour à Chicago, il se produit dans les clubs au milieu des années 1960 et attire l’attention des responsables du label Chess, qui l’engagent et en font un de leurs guitaristes maison. Cosey se distingue déjà par sa vision avant-gardiste de la guitare qui repose sur l’expérimentation et l’emploi d’effets et autres pédales qui sont alors en plein développement (wah-wah, distorsion, reverb, synthés…), ce qui lui vaudra d’influencer des artistes issus du rock et du jazz fusion. Il travaille d’abord avec des musiciens de R&B et de blues, on le retrouve ainsi aux côtés d’Etta James, Fontella Bass, Chuck Berry et Little Milton. Mais ses contributions les plus célèbres qui nous concernent directement figurent sur les albums de Muddy Waters (« Electric Mud » en 1968, « After the Rain » dans une moindre mesure en 1969) et de Howlin’ Wolf (« The Howlin’ Wolf Album en 1969), avec des arrangements plus ou moins psychédéliques qui laisseront circonspects les deux grands bluesmen… Il fera aussi partie des Pharaohs, qui comprennent des membres fondateurs d’Earth, Wind & Fire, et enregistrera avec les Four Tops et les Marvelettes pour Motown. En 1973, il rejoint donc la formation de Miles Davis, dont il reste le guitariste jusqu’en 1975, jouant sur quatre albums dont la fameuse trilogie live (« Dark Magus », « Agharta » et « Pangaea »), sommet de la période électrique du trompettiste. Après cela, il disparaît quasiment de la circulation durant quelque 25 ans… Puis il revient dans les années 2000, y compris au blues en 2003 : on le voit dans Godfathers and Sons, un des sept films de la série « Martin Scorsese Presents The Blues ». Durant ses dernières années, Pete Cosey rendra encore hommage à Miles sur le CD « Miles From India », mais il nous laisse une discographie entièrement vierge sous son nom.

Daniel Léon