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Brèves / 03.11.2009

Pas simple pour Easy Baby

Le blues compte bon nombre d’artistes restés dans l’anonymat malgré une abnégation et un professionnalisme irréprochables. Né le 3 août 1934 à Memphis, mort à 75 ans le 25 septembre dernier des suites d’une pneumonie, Alex « Easy Baby » Randle appartient à cette catégorie. Élevé au Mississippi par sa grand-mère et son oncle, tous deux adeptes de l’harmonica, il opte sans surprise pour cet instrument. Quand ses métiers de poseur de sols et de cireur de chaussures lui en laissent le temps, il écume les clubs de Memphis, où il côtoie les meilleurs, comme Howlin’ Wolf, James Cotton et Joe Hill Louis. Installé à Chicago à partir de 1956, il ne connaît aucun succès commercial, ce qui ne l’empêche pas durant trois décennies de pérenniser le style South Side grâce à un jeu d’harmonica à la fois économique et puissant rehaussé d’une voix rauque (merci Howlin’ Wolf !). Easy Baby nous laisse deux albums, gravés avec le subtil guitariste Eddie Taylor (« Easy Baby And His Houserockers : Sweet Home Chicago Blues » chez Barrelhouse en 1977) puis avec le fils du même Taylor et Johnny B. Moore en 2001 (« If It Ain’t One Thing, It’s Another – Chicago Blues, Vol. 57 » chez Wolf en 2001), ainsi que diverses anthologies. Tous méritent d’être recherchés, et c’est la moindre des choses…
Daniel Léon