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Live reports / 23.09.2022

Omar & QCBA, Duc des Lombards, Paris

7 septembre 2022, second set.

Double infidélité pour Omar avec cette série de concerts au Duc des Lombards : au New Morning, tout d’abord, où il a ses habitudes de longue date, et à son orchestre régulier, remplacé pour l’occasion par le quartet QCBA, avec lequel il a publié il y a quelques mois un album en public.

Emmené par le saxophoniste Brandon Allen et le trompettiste Quentin Collins, avec sur scène comme sur le disque Ross Stanley à l’orgue et le batteur James Maddren, QCBA s’exprime dans un registre assez classique, entre soul jazz et hard bop, qui évoque les disques de Lee Morgan et Hank Mobley, et c’est avec un instrumental dans ce style qu’ils ouvrent la soirée, avant que Omar – qui patiente tranquillement au fond de la salle et salue quelques admirateurs – les rejoigne pour Essensual, un titre de son album de 2000 “Best By Far”, sur lequel il joue également du synthé.

Sans surprise, le répertoire reprend – pas toujours dans l’ordre – celui de l’album live. C’est donc l’opportunité d’entendre quelques perles du répertoire du chanteur qui ne figurent pas régulièrement sur sa setlist, comme le très beau Syleste ou Feeling you, sans pour autant négliger les classiques (Fuck war, make love, bizarrement rebaptisé Stop war, make love sur le disque live !) et, évidemment “le” tube, There’s nothing like this, occasion toujours renouvelée de se demander comment il se fait qu’Omar n’ait jamais retrouvé le succès commercial par la suite. 

Par rapport aux concerts habituels d’Omar, l’ambiance est plus détendue, le fait que le public soit assis contribuant sans doute à une certaine impression de détachement bien que la salle soit comble. Cela se traduit dans les interprétations du chanteur, plutôt moins impliqué qu’à son habitude et qui semble par moment “faire le job” plus qu’être réellement présent dans ses interprétations, se reposant largement sur les musiciens du quartet et sur des arrangements qui sont plus compétents que réellement imaginatif.

Le résultat reste cependant de qualité, même si la succession de solos des musiciens se révèle parfois un peu répétitive : Omar est un immense chanteur, et même une prestation en mode “pilote automatique” de sa part reste impressionnante, et cette nouvelle façon d’explorer son répertoire, qui ne manque pas de charme, méritait bien d’être proposée au public parisien. 

Texte : Frédéric Adrian