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Live reports / 25.04.2022

Omar, New Morning, Paris

1er et 2 avril 2022.

C’est un New Morning rempli, avec une fosse compacte debout, qui attend dans la ferveur le retour du “king of neo soul” Omar.  Et l’amour est réciproque, puisque le géant de la soul londonienne, dès son entrée sur scène, qualifie le public parisien de « famille » auprès de laquelle il fait bon « être de retour, comme à la maison ».

La voix peut-être un peu plus grave, le charisme toujours intact, Omar se bonifie avec les années et 30 ans de groove partagé avec son choriste, claviériste et flûtiste Lennox Cameron, acteur tout aussi fondamental du concert. C’est d’ailleurs une équipe entièrement masculine qui l’entoure : un quartet composé de Lennox Cameron (claviers, chant), Mike Horne (batterie), Tony Remy (guitare), Colin McNeish (basse et contrebasse stylisée) auquel s’ajoutent les soufflants « locaux » (comprenez français) du groupe HornDogz, Eric Rohner (saxophone) et Gilles Garin (bugle, trompette).

En deux sets, le groupe enchaîne des versions plus jazz que les versions studio originelles des classiques d’Omar. Les titres figurent sur son dernier album en date, une compilation intitulée “The Anthology”, sortie en 2020. Ces morceaux intemporels, voulus comme tels dès l’écriture, Omar prend autant de plaisir à les chanter, 32 ans après les avoir écrits pour les plus anciens. Entre autres : The man, Pass it on, Bully, I want it to be, This is not a love song, There’s nothing like this, It’s so, Fuck war make love. Mais aussi la reprise de Nights over Egypt et, en rappel, Be thankful

Une information à suivre : un neuvième album est en route.

Texte : Alice Leclercq

Lennox Cameron
Colin McNeish
Eric Rohner, Gilles Garin, Omar, Mike Horne 

Deuxième soir pour ces retrouvailles très attendues entre le public parisien et le meilleur ambassadeur de la soul britannique, et une configuration identique à celle de la veille : une salle comble, debout et dansante, un chanteur détendu, visiblement heureux d’être là et en pleine forme, un orchestre en phase emmené par le fidèle Lennox Cameron avec notamment le grand Tony Remy (Incognito, US3, Herbie Hancock, Pee Wee Ellis et bien d’autres) à la guitare – à qui ne peut être reproché que son solo inutilement tapageur lors de la présentation des musiciens – et un répertoire sans faille, intelligemment renouvelé par rapport aux venues antérieures d’Omar dans les lieux – il faut dire qu’il compte dans son public de nombreux récidivistes !

Au fil des deux heures de ce concert sans temps mort, difficile de savoir ce qu’il faut le plus admirer, du talent de l’interprète impliqué au point d’avoir les larmes aux yeux après avoir chanté le magnifique This is not a love song, de l’homme de scène élégant, drôle et charismatique qui sait entraîner sans démagogie le public dans son univers ou de l’auteur-compositeur à l’origine de perles comme Pass it on ou l’éternel There’s nothing like this – dont il annonce qu’il l’a écrite il y a trente-deux ans… quand il avait quatre ans ! 

Quelques reprises bien choisies – Nights over Egypt,  Be thankful for what you got et Everybody loves the sunshine au second rappel – viennent légitimement  inscrire sa musique dans l’histoire de la soul. À la sortie, au milieu de fans ravis et dont bon nombre ne manqueront pas le prochain passage d’Omar dans les lieux, impossible de ne pas se demander comment il se fait qu’un tel talent, à portée d’Eurostar, ne soit pas plus régulièrement programmé dans les salles et festivals français.

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Frédéric Ragot

Tony Remy