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Chroniques / 11.02.2021

Nora Jean Wallace, Blues Woman

Quelque seize ans après ses deux premiers albums en 2003 et 2004, Nora Jean Wallace nous revient avec un excellent album. Vocalement, elle n’a rien perdu, au contraire… Souvent comparée à Koko Taylor, elle a pourtant une voix bien à elle, certes puissante mais également sensuelle. Et surtout, elle chante avec naturel. Ces qualités lui permettent de s’exprimer dans un large registre. 

Il s’agit certes de Chicago blues, avec des shuffles épais ou bien sentis (l’amusant Martell qui évoque effectivement la célèbre marque de cognac, Look over yonder) et de beaux blues lents (Victim, I don’t have to beg you to love me), mais également des choses franchement soul blues (Evidence, Dance with me). Côté paroles, Nora Jean signe des textes souvent intéressants, notamment sur l’infidélité et le mensonge : mais si la contrariété domine sur Look over yonder, c’est bien l’humour qui prime sur I’ve been watching you… Il importe aussi de souligner la qualité de l’accompagnement, avec des artistes connus comme Steve Guyger (hca), Kim Wilson (hca), Johnny Moeller (g), aux côtés d’autres un peu moins notoires comme David Earl (g), Kevin Anker (org), Stanley Banks (p), Steve Gomes (b) et Robb Stupka (dm), mais impeccables de bout en bout. 

L’ensemble est bien arrangé (I can’t stop teinté de soul funk, I’m a blues woman et ses touches de guitare sur fond d’harmo, l’élégance de Moeller sur I don’t have to beg you to love me). C’est solide mais jamais pesant, dépouillé mais toujours riche, et la chanteuse trouve le terrain idéal pour étaler toute sa maîtrise. Elle démontre brillamment que le blues moderne dans son expression classique a de belles années devant lui, et la concernant, on espère qu’il ne faudra pas attendre seize ans pour l’album suivant !

Daniel Léon

Note : ★★★★
Label : Severn
Sortie : 30 octobre 2020

Daniel LéonNora Jean WallaceSevern RecordsSoul Bag 241