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Live reports / 01.05.2019

New Orleans Jazz Fest (Part. 1)

25 et 26 avril 2019.

Ici, on dit que l’on se souvient longtemps du moment où le ciel s’est assombri et où la pluie s’est abattue sur les Fair Grounds, l’immense hippodrome qui accueille chaque printemps l’un des plus grands festivals de “jazz” du monde. Les annales retiendront donc que cette cinquantième édition s’est ouverte avec une bonne heure de retard : en Louisiane, quand il pleut, il tombe des cordes, et les organisateurs du Jazz Fest ont choisi de ne lancer les festivités qu’à 12h30 ce jeudi au lieu des traditionnels 11 heures (du matin). Tant pis pour les tout premiers artistes de cette cinquantième édition ; on se consolera en se disant qu’on aura sans doute l’occasion de les entendre ici ou là d’ici la clôture du festival, dimanche 5 mai à 19 heures. 

Par où et par qui commencer ? Choix toujours cornélien puisque, rappelons-le, des artistes jouent sur onze scènes différentes quasiment en continu du matin au soir. Commençons donc par les têtes d’affiche et la fin de la première journée : pendant que Taj Mahal se produit sous la tente blues, Earth, Wind & Fire ravissent les milliers de personnes massées devant la scène Acura, la plus grande de l’événement. Maurice White, le génial fondateur du groupe, n’est plus, mais on peut compter sur son frère Verdine et surtout sur le formidable falsetto de Philip Bailey pour ressusciter sa musique. Les hommes de la Terre, du Vent et du Feu sont une quinzaine sur scène et, même si la grandiloquence et la pyrotechnie d’antan ont laissé place à une certaine sobriété, ils n’ont aucun mal à régaler le public de leurs harmonies vocales hors-pair et de parties de cuivres époustouflantes. Quand elle est jouée comme ça, la danse music soul jazz n’a pas fini de nous plaire.

Fin d’une première journée au cours de laquelle on aura aussi vibré aux rythmes salsa jazz de Bill Summers, frissonné devant la puissante Cynthia Girltley rendant hommage à Mahalia Jackson et apprécié le Reverend John Wilkins solidement soutenu par trois jeunes choristes plus gospel que blues. 

Taj Mahal

Day 2

La musique locale dans toute sa diversité. Devant la scène “fais-dodo”, celle consacrée au zydeco, on fait tout sauf roupiller : merci par exemple au formidable Corey Ledet, à son accordéon et à ses impeccables compères. Sur Congo Square cette fois, place au fils du plus célèbre des pasteurs de la ville : c’est PJ Morton. Il porte des lunettes et une tenue de sport vintage, décline son propre répertoire inspiré, évidemment, de Stevie Wonder et Marvin Gaye, mais peine à vraiment marquer sa différence.

À 15 heures, première grosse tranche de funk made in New Orleans grâce aux légendaires Zigaboo Modeliste à la batterie, George Porter, Jr. à la basse énorme, et à deux plus jeunes Neville, Ivan aux claviers et Ian à la guitare. Sans problème, en un peu plus d’une heure et sous un soleil dardant, ils mettent le feu au bayou (Fire in the bayou). Du coup, c’est peu de dire que le public est chaud pour accueillir Santana. Attention, gros show.

George Porter, Ian Neville
Ivan Neville

Des images d’hier (Woodstock) et d’aujourd’hui (des enfants africains) défilent sur les écrans géants. Le guitariste vedette est accompagné d’un excellent groupe taille XL (Cindy Blackman à la batterie, deux chanteurs, etc.), il enchaîne les magnifiques succès de ses débuts (Black magic woman), n’écarte pas ses tubes FM plus récents et nous offre un final en forme de feu d’artifice : mesdames et messieurs, voici Trombone Shorty ! Celui qui a remis New Orleans sur la carte musicale de la planète est accueilli sous les hourras. Avec Carlos, il échange les solos, s’amuse et nous distraie. Purple hazeFever : drôle de mélange, mais pourquoi pas. On se quitte bons amis et revigoré par les messages de paix adressés par le guitariste. Je pourrai dire : « j’ai vu Santana » et j’ai bien aimé. 

Santana

Texte : Julien Crué
Photos © Frédéric Ragot

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Ghetto Twiinz
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Ciara
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