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Brèves / 29.04.2018

Neville forever

“Serpentine style” : dans le flux des hommages qui suivent le décès de Charles Neville, deux mots qui résonnent comme une évidence. On se passe Yellow moon en boucle dans un coin de playlist intemporelle. Loin des serveurs informatiques, le morceau tourne dans la tête épousant les arabesques du saxophone de Charles. Un style comme un homme. Le sourire éternel au bout de la moustache, une décontraction classieuse que rien ne semble déranger. Une photo dans un cadre qui voyage “juxta muros” dans la maison. Charles avec les Neville Brothers en 2006 pour clôturer le Jazz fest d’après Katrina : « On se retrouve aux Neville. » Un point d’orgue de Jazz Fest en point de rencontre, de reconnaissance… L’enfant est avec lui, un saxophone en plastique dans la bouche. Charles irradie. 

 


© Stéphane Colin

 

Sa musique qui imprègne celle des Neville d’une encre indélébile. Le son des Meters, des Wild Tchoupitoulas en filigrane. Quelque temps auparavant, au club du Snug Harbor, où elle tient la Monday Night depuis un bonne trentaine d´années, Charmaine, sa fille, nous avait présenté son jeune frère avec force rires et tendresse. En retrait, Charles souriait, irradiait. Une carrière de bopper, de horns section de rab avant de retrouver les frangins. Fab Four for ever.

 


Cognac, 2006 
© Brigitte Charvolin

 

On se repasse un reportage japonais du Jazz Fest de 92. Les Neville partout seuls ou ensemble. Meters avec Art, Aaron sous la Gospel Tent signant des autographes à un Mass Choir adolescent, Cyril en rastaman et Charles au-devant de son groupe Diversity foisonnant, bouillonnant. Le feeling au-delà des formes et des classifications fallacieuses. 

 

 

Les Quatre pour mieux en témoigner. Un premier au revoir au Saenger Theatre de New Orleans en 2015. Farewell Concert for Nevilles forever… Quelque temps après, Please send me someone to love à trois. Aaron, Charles et Dr. John (“The Musical Mojo Of Dr. John”, 2016). Dernier instant de grâce hors du temps et du tempo. Un ange est passé….

Stéphane Colin

 


Chicago, 2014 © Brigitte Charvolin