21 mars 2025.

Depuis une douzaine d’années, Myles Sanko trace son propre sillon, entre le Gregory Porter du début et Marvin Gaye. Habitué des scènes françaises, il s’est créé, au fil des cinq albums studio parus depuis 2013, un public fidèle avec qui il cultive sa relation, en particulier grâce à une présence active sur les réseaux sociaux, et c’est un New Morning “sold out” qui l’attendait pour ce concert qui suit la sortie en octobre dernier du très réussi “Let It Unfold”, une fois de plus produit par ses soins.

Sans surprise, c’est le répertoire de ce disque – visiblement déjà bien connu par les fans – qui constitue le cœur du spectacle, qui commence par plusieurs titres qui en sont extraits : Unfolding, I feel the same et Stronger. Accompagné par des musiciens fidèles – à l’exception du guitariste Chris Booth, tous accompagnent le chanteur depuis une dizaine d’années : le clavier Tom O’Grady,  le saxophoniste et flûtiste Gareth Lumbers, Ric Elsworth à la batterie et aux percussions et Jon Mapp à la basse –, Sanko n’a aucun mal à reconstituer les arrangements élégants du dernier album. Leader charismatique sans avoir besoin d’être hyperactif – il ne s’éloigne que rarement de son pied de micro –, il sait impliquer de la parole et du geste le public dans son show.

Si les nouveaux morceaux qui constituent l’essentiel du premier set sont bien accueillis, le plus ancien Dream chaser est aussi le bienvenu, complété par un hommage à Roy Ayers avec Everybody loves the sunshine – et quel meilleur endroit que le New Morning pour ça ? Un petit problème technique qui nécessite une intervention sur scène ne vient pas perturber le déroulement du set, Sanko et l’orchestre improvisant le temps des réglages nécessaires. Le seul moment de confusion survient à la fin du set quand Sanko salue le public avant de quitter la scène et de laisser son groupe jouer un instrumental, sans qu’il soit clair s’il s’agit de la fin du concert ou juste d’une pause, au point qu’il soit obligé de revenir préciser qu’il ne s’agit que d’un entracte !

Ouvert par la magnifique Forever dreaming, le second set, un peu plus bref, continue dans le même registre, mais en se concentrant plus sur les titres des disques précédents comme Just being me ou Freedom is you, qui vient clore en beauté le show. Au vu de l’ambiance dans la salle, Sanko ne prend même pas le temps de quitter la salle avant de proposer un rappel, pour lequel il reprend I feel the same du dernier disque, avant de donner rendez-vous à ses admirateurs au stand de merchandising, qui propose l’intégralité de sa discographie et pas seulement le dernier disque. Désormais bien installé sur le circuit live européen, Myles Sanko confirme qu’il mérite sa place éminente parmi les grandes voix soul !

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Fouadoulicious