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Brèves / 23.03.2010

Mort d’un président

Surnommé le « président de la soul », le chanteur et guitariste néo-orléanais Rockie Charles est mort le 12 mars 2010 des suites d’un cancer. Il avait 67 ans. Né Charles Merrick le 14 novembre 1942 à Boothville (Louisiane), il apprend à jouer de la guitare auprès de son père, puis s’en va étudier la musique à La Nouvelle-Orléans à partir de 1955. Encore adolescent, il fréquente des artistes de la scène locale comme Ernie K-Doe et Aaron Neville, tout en jouant au sein d’un petit groupe de R&B, les Eagles. Parallèlement, il est également matelot, et il devient dès ses 18 ans l’un des plus jeunes capitaines de navire remorqueur sur le Mississippi. À la même époque, il fonde son premier groupe notable, le Gadges Soulful Band, mais il doit attendre 1967 pour faire ses débuts discographiques (Mr. Rickasha). Bien qu’il se dise très influencé par Guitar Slim, il s’oriente de plus en plus vers la soul et accompagne en tournée quelques vedettes du genre dont O.V. Wright, Percy Sledge et Otis Redding. Au début des années 1970, il fonde son propre label (Soulgate), sur lequel il enregistre le titre qui lui vaut son surnom, The president of soul. Mais des difficultés pour décrocher des contrats, qu’il attribue à la concurrence du disco, l’éloignent des scènes et l’obligent à se consacrer à son métier de marin. Il ressurgit en 1996 avec l’album « Born For You » pour le label Orleans et semble en mesure de débuter une seconde carrière, notamment grâce à la Ponderosa Stomp Foundation (voir notre actu du 28 décembre 2009 sur ce site). Bien que victime de l’ouragan Katrina qui l’oblige à déménager, Rockie Charles poursuit son parcours et grave quatre autres CD, « The War Is Over », « Have You Seen My Uncle Steve », « It’s Party Time For The Mardi Gras » et « I Want First Class », et il était au programme de l’édition 2010 du New Orleans Jazz & Heritage Festival. Sa santé en décidera donc autrement…