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Brèves / 10.07.2014

Mort de Nick Charles

Le bassiste Nick Charles s’est éteint le 1er juillet 2014 des suites d’un cancer. On manque d’éléments biographiques à propos de ce musicien qui est sans doute né au milieu des années 1940 à Vicksburg, Mississippi. De son vrai nom Sherman Shelby, il quitte fin 1961 sa ville natale pour s’installer à Greenville et abandonne alors l’école. Il côtoie ensuite des artistes de la stature d’Eddie Shaw et de Howlin’ Wolf (lequel, selon l’harmoniciste Billy Branch, lui offrira sa première basse en 1963), qui le persuadent de venir à Chicago l’année suivante. À cause du climat, il ne s’y plaît guère dans un premier temps, mais il s’y installera toutefois définitivement en 1964. Après avoir brièvement été livreur dans un camion frigorifique, il décide de vivre de la musique et se produit dans les clubs de la Windy City. Il prétend avoir enregistré dès 1963 avec Earl Hooker et A. C. Reed (mais sans être crédité), ou encore avec Jimmy Reed en 1971. Sa peur de l’avion l’empêche d’abord de tourner loin de chez lui, mais il la vainc en 1977 en partant en Californie avec Junior Wells.


© : courtesy of Jefferson

Dès lors, il tourne très régulièrement et vient pour la première fois en Europe en 1980 avec Jimmy Witherspoon et Johnny Dollar, puis deux ans plus tard avec Junior Wells et Lowell Fulson. En 1981, il fait partie des musiciens qui accompagnent Muddy Waters et les Rolling Stones lors d’un concert au Checkerboard Lounge devenu fameux, filmé et aujourd’hui disponible en DVD, « Live at the Checkerboard Lounge, Chicago 1981 ». Charles apparaît également sur des enregistrements de Detroit Junior et sur le disque « Bad Axe » de Son Seals en 1984. La décennie suivante le voit rencontrer Billy Branch, qui l’engage au sein de ses Sons of Blues dont il restera le bassiste durant près de vingt ans… Certes méconnu du grand public, Nick Charles était pourtant bel et bien un pilier du blues moderne de Chicago. Nous avons partiellement pu documenter ce texte grâce au magazine suédois Jefferson, qui lui a consacré un sujet très intéressant dans son numéro 117, à lire (en anglais) à cette adresse.