;
Live reports / 07.12.2022

Montfort Blues Festival 2022

18-19 novembre 2022, Montfort-sur-Meu.

Chaque nouvelle édition du Montfort Blues Festival est très attendue par un public fidèle. Programmation de qualité, accueil chaleureux, convivialité, tout est réunion pour passer deux bonnes journées, en concerts proprement dits ou dans d’autres événements comme un apéro blues, une projection de film ou un concert “off”. Passer de la salle historique de l’Avant-Scène à celle du confluent a été un bon choix car la jauge plus élevée a été rapidement atteinte.

Tout commence cette année le vendredi 18 novembre au soir avec Touch Of Groove, vainqueurs du prix “Montfort Blues” au tremplin des Rendez-Vous de l’Erdre à Nantes en août dernier. Letty M est en voix, soutenue aux claviers par Sylvain Lansardière, à la guitare par Paco Guégan, à la basse par Pascal Diouf et à la batterie par Olivier Marchevet. Listen to daddy, People of the damned, Evolved world, Breathe, les titres forts de leur disque passent bien auprès du public.

Le groupe laisse la place à ce qui va être une belle découverte pour beaucoup, le groupe belge Black Cat Biscuit. Bart Arnauts au chant et à la guitare, Mark Sepanski à l’harmonica, Raffe Claes à la guitare, Patrick Indestege à la contrebasse, et Jeff Gijbels à la batterie, vont nous donner une belle et gentille claque, avec leur rockin’ blues, parfois rock ‘n’ roll parfois blues durci, toujours dynamique, entraînant, baignant dans une bonne humeur très contagieuse.

Les très attendus Kokomo Kings montent juste après sur scène pour clore cette première soirée. Si le registre similaire à celui des Black Cat Biscuits peut faire tiquer sur le papier, il n’en est rien sur scène, tant l’identité du “Kokomo style” est forte. Martin Abrahamsson au chant et à la guitare, Waldemar Skoglund à la deuxième guitare, Magnus Lanshammar à la contrebasse et Daniel Winerö à la batterie sont accueillis avec enthousiasme par une salle qui s’est d’un coup remplie de spectateurs au look années 1950. Le groupe égrène les titres phares des disques enregistrés dans cette formation, c’est-à-dire sans Harmonica Sam (ce n’est qu’au moment des rappels que deux titres de “Artificial Natural” seront repris). Si le leader Martin manque un peu de dynamisme scénique, il chante et joue de la guitare impeccablement, s’appuyant sur Magnus et Waldemar pour mettre de l’ambiance par leurs poses et leurs acrobaties rock ‘n’ roll, y compris à deux dans le public.

Touch Of Groove

Le samedi commence à la médiathèque de la ville autour d’un apéro-blues mis en musique par Touch Of Groove en quartet puisque qu’Olivier Marchevet et sa batterie sont absents. Ceux qui ont pu réserver seront encore à la médiathèque dans l’après-midi pour la projection du film I Am The Blues avant de se rendre au bar Galop’1 pour le concert “off” de Jacob Wild. Beau son de guitare, percussions aux pieds, chant placé, son downhome blues, qu’il qualifie lui-même de façon plus hybride, passe bien dans la salle bondée.

La soirée au Confluent démarre avec The Boomaz, formation belge au look étudié, costumes sombres et coiffures, au sens de couvre-chef, bigarrées. Musicalement, le trio se consacre au boogie blues rock, avec guitare et chant saturés et rythmique solide. Les trois musiciens sont assis, ce qui les brident au regard de l’énergie qu’ils envoient et empêchent de bien les voir dès qu’on est à quelques rangs de la scène, d’où on ne voit que le sommet de leurs coiffures qui s’agitent en rythme.

Ils laissent la place aux Cinelli Brothers, eux aussi très attendus. Ceux qui les avaient vus aux Rendez-Vous de l’Erdre en août avaient pris une claque. S’ils étaient encore là à Montfort, ils en ont pris une deuxième. Tout ce qui a été écrit à propos de leur concert à Nantes (voir live report ici) peut être reproduit ici à l’identique, avec quelques variations dans le répertoire, mais la même fougue scénique, vocale, multi-instrumentale. Marco et Alessandro Cinelli, Tom-Julian Jones et Stephen Giry vont représenter l’Angleterre à l’IBC 2023, souhaitons-leur d’y réussir à la hauteur de leur talent.

La salle est donc bouillante quand Nico Wayne Toussaint et ses acolytes Michel Foizon à la guitare, JP Legout aux claviers, Antoine Perrut à la basse et Romain Gratalon à la batterie apparaissent sur scène. Nico n’est pas du genre à baisser le thermostat et il démarre à fond. Gilbert Bécaud était Monsieur 100 000 Volts, Nico porte la barre à 200 000. Là encore, on a beau l’avoir déjà vu, on reste abasourdi face à tant d’énergie, au chant, à l’harmonica, et à la présence scénique. Le répertoire de James Cotton est bien présent dans le jeu d’harmonica, mais à la façon de Nico, mélangé à d’autres influences et à ses propres riffs. L’instrumental dédié à James le montre mais aussi son formidable Lonely number au rythme funky bien appuyé. Il n’y a pas que l’harmonica d’ailleurs et Nico est suffisamment bon pour se consacrer à son seul chant comme sur Today I started loving you again. Un premier rappel est fait avec le Sadie de Hound Dog Taylor que Nico interprète en partie au milieu du public. Un deuxième est chanté par lui tout seul sur un titre gospel aux paroles traditionnelles et rassembleuses.

Cette édition 2022 du Montfort Blues aura été belle de tout en bout et on se donne forcément rendez-vous en 2023.

Texte et photos : Christophe Mourot

Jacob Wild
The Boomaz
The Cinelli Brothers
Michel Foizon – Nico Wayne Toussaint
Christophe MourotMontfort Blues Festival