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Live reports / 09.05.2018

Mike Welch & Mike Ledbetter

Pour les amateurs de blues, l’affiche est curieuse, qui couple un duo rock australien et deux bluesmen, faisant même passer ceux-ci en premier. Ce qui au final s’avèrera une bonne idée.

Le guitariste Mike Welch, toujours surnommé “Monster”, et son compère chanteur et guitariste Mike Ledbetter se présentent sur scène accompagnés de Damien Cornélis au clavier, Mig Toquereau à la basse et Fabrice Bessouat à la batterie.

 

 

Mike Ledbetter prend le chant avec autorité, l’allure déterminée, Mike Welch semble rempli d’énergie, le concert se présente bien. She belongs to me en ouverture et voilà déjà un blues lent, Don’t ever leave me baby avec un long solo de Mike Welch. Si l’autre Mike prend aussi la guitare au cours de la soirée et joue quelques solos tout à fait honorable, la vedette de l’instrument reste Mike Welch qui enchaîne les riffs, les solos sans aucune redite, jouant parfois aux doigts comme sur Pretty girls everywhere repris à Eugene Church, où il retrouve un clinquant à la Albert Collins, et alternant postures immobiles et ballades sautillantes de long en large de la scène. Casser une corde ne l’empêche de jouer deux beaux solos sur I can’t stop baby dédié évidemment à Otis Rush.

 


Mike Ledbetter

 


Mike Welch

 


Damien Cornélis, Mike Welch

 


Damien Cornélis

 

Une bonne place est laissée à Damien Cornélis qui livre plusieurs jolies séquences comme son solo d’orgue sur Crying won’t help you de Tampa Red, pendant que Fabrice Bessouat et Mig Toquereau nous la jouent “classe et impassible”. Blues classique de Chicago, funky blues, les deux Mike maîtrisent l’idiome, le dramatisent quand il le faut par le jeu instrumental, le chant, la posture, c’est beau à regarder. Ils savent aussi détendre l’atmosphère et offrir des moments de joyeuse convivialité comme sur la reprise de Eugene Church déjà citée ou sur le Downhome girl d’Alvin Robinson. Côté blues, les reprises viennent d’Otis Rush, Elmore James, Junior Parker, Tampa Red, aux côtés de leurs propres compositions extraites du disque “Right Place, Right Time” qu’ils vendront en nombre après le concert. C’est rodé tout en restant spontané, il y a de la joie de jouer et d’être là.

 

 

 

 


Mig Toquereau

 


Fabrice Bessouat

 

Les quelques morceaux que nous écoutons des Make-Overs qui passent tout de suite après sont un brutal retour sur terre. Ils ne sont que deux, jeunes, un garçon à la guitare et au chant, une fille à la batterie et aux chœurs, ils sont manifestement sincères et engagés, mais ils jouent aussi fort que s’ils étaient une dizaine, sur un rock qu’il faudrait qualifier de post-post-post-Black Keys pour justifier un éventuel lien avec le blues. Il est temps de reprendre la route.

Texte et photos : Christophe Mourot