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Live reports / 06.10.2012

MIKE AVERY & WEST SIDE SOUL

 
Mike Avery

Chaque année, le premier samedi d'octobre, la ville de Salaise donne rendez-vous aux amateurs de blues, leurs permettant ainsi de patienter entre deux éditions du désormais célèbre Salaise Blues Festival qui se déroule en avril. Des têtes d'affiches se sont déjà succédées au cours des précédentes éditions, de Junior Wells à John Mayall en passant par Popa Chubby.

 

Certes, Mike Avery n'est pas le plus connu mais sa performance dans un registre Chicago soul qu'il maîtrise à la perfection fut tout à fait remarquable lors de cette unique date en France. Ce neveu de Magic Sam, dont il reprend magistralement par ailleurs le Easy baby sur le second album “Chicago Blues : A Living History” produit par Larry Skoller (2011), s'entoure de musiciens chevronnés au sein de West Side Soul, à commencer par le bassiste Bill “The Buddah” Dickens qui booste tout ce petit monde avec expérience. Chris Miskel et sa batterie complètent la section rythmique, Tim Gant distille des nappes sonores de ses claviers, et les interventions de Keith Henderson à la guitare sont parfaitement dosées, révélant tant les qualités de soliste de l'artiste que son sens rythmique sans faille, le directeur artistique du groupe – dixit Mike himself. À lui seul, le groupe est déjà un événement sur scène, chacun sachant assurer un rôle de soliste dans un ensemble d'une grande cohésion, la palme revenant à Bill Dickens pour son solo sur son imposante basse sept cordes. Époustouflant !

 


Bill “The Buddah” Dickens

 


Chris Miskel

 


Tim Gant

 


Keith Henderson

 

Mike Avery, pour sa part, en impose par sa présence scénique, sa stature de colosse débonnaire, son charme et surtout par sa voix chaude et mélodieuse qui nous entraîne dans un set des plus agréables, ne manquant pas de groove avec des titres comme Cissy strut (The Meters), Here I am ou le funky Superstition (Stevie Wonder) en rappel. Une prestation réellement envoûtante.

 

 

Tradition oblige, la première partie fut assurée par un groupe français, en l’occurrence The Steady Rollin' Men dont la plupart des membres n'ont pas encore fêté leur dix-huitième anniversaire. La valeur n'attendant pas le nombre des années, cette formation éminemment sympathique, au look vestimentaire style British blues 60's, emballera le public par sa générosité. Une excellente version de Hey Joe en hommage à Jimi Hendrix, l'une de leurs multiples influences (avec Clapton, Stevie Ray Vaughan ou Albert Collins) signera, chose assez rare pour être signalée, ni plus ni moins qu'un second rappel. À noter que Mike Avery invita Xavier Berland, leader du groupe, à l'accompagner au chant en fin de soirée – tâche dont le jeune homme, avec une maîtrise digne d'un vieux briscard, s'acquitta avec talent et respect.

 

Texte et photos : Jean-Philippe Porcherot