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Live reports / 13.04.2023

Mike Andersen, Duc Des Lombards, Paris

8 avril 2023, second set.

Son premier concert parisien, au Jazz Club Étoile, fut l’un des temps forts de la fin 2022 (compte rendu d’Ulrick Parfum à lire ici). De retour dans la capitale à peine quatre mois plus tard, Mike Andersen a cette fois-ci laissé son (excellent) groupe au Danemark pour jouer la carte intimiste et acoustique au Duc des Lombards en quatre sets sur deux soirs. 

Pas question, donc, de faire entendre le bel équilibre blues & soul forgé par l’ensemble grâce à une bonne décennie de complicité. Ce soir c’est Mike et sa guitare sèche, sa voix et son lot de chansons qui font mouche, tel un prolongement de son remarquable “One Million Miles”, album de 2019 qui le présentait dans ce format. C’est d’ailleurs avec l’émouvante chanson-titre que le géant danois accueille son auditoire, enchaîné à deux autres morceaux phares du recueil, Desert trail et No time to slow down. Doigté assuré en symbiose continue avec un chant fluide qui pèse bien ses mots, contact facile alimenté par une envie de présenter ses compositions, Mike Andersen fait partie de ces artistes qui en quelques mesures vous captent et vous emmènent en balade dans leur univers. Et c’est tout naturellement qu’il aborde différents chapitres de son large répertoire (huit albums au compteur), piochant Next time you call et Who’s cheating who aux deux extrémités d’une discographie sans faille.

Déjà bien engagée, la soirée prend ensuite une autre dimension. Mike a convié sur l’estrade deux musiciens, et pas n’importe lesquels. À sa droite, Johan Dalgaard, compatriote parisien d’adoption, fait corps avec le piano et preuve d’une attention extrême aux nuances des morceaux de son ami de longue date. À sa gauche, le contrebassiste Laurent Vernerey, pointure des studios français, est impérial, modèle de fluidité et de dynamisme au service des chansons. Mike le connaît depuis deux jours ? On dirait toujours. 

Voilà donc un véritable trio complice qui navigue avec une aisance confondante et une énergie contagieuse dans un répertoire original de premier plan. Dans de telles conditions, comment résister au riff lancinant de Slamming the door ou à l’appel fédérateur de Raise your hand ? Très peu de solos au programme, les chansons d’abord, mais tout de même un superbe enchaînement guitare-piano sur Water my plants et de merveilleuses enluminures taillées au piano sur ce bijou nommé Over you, pièce maîtresse que l’on devine garantie à tout concert d’Andersen. Frissons aussi lors d’un If I fall again abordé avec une retenue de toute beauté, de celles qui soulignent l’intensité d’une chanson de caractère. Le point final est apposé par le patron à nouveau seul, avec le recueilli Raindrop in a drought.

Ce soir au Duc le temps a pris une pause, suspendu par un talent que l’on espère revoir en France régulièrement. 

Texte : Nicolas Teurnier
Photos : J-M Rock’n’Blues

N.B. : Les photos n’étant autorisées que sur les trois premiers morceaux, nous n’avons pas d’images du trio.

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