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Brèves / 26.11.2018

Menace sur les festivals

Souvent portés par des équipes de bénévoles passionnés, les rendez-vous festivaliers font depuis longtemps partie de l’univers du blues en France. À l’heure des bilans, après une saison riche en ce domaine, c’est cependant l’inquiétude qui prévaut sur l’avenir de ces événements fédérateurs, qui jouent un rôle majeur dans la popularité des musiques que défend Soul Bag

Au Buis par exemple, la pérennité du Buis Blues festival, qui accueillait cette année entre autres Kaz Hawkins, Slim Paul et Hat Fitz & Cara, est menacée, au point de mettre en danger l’existence même de la prochaine édition, du fait d’un invraisemblable “bug” administratif qui ne lui permet pas, depuis trois ans, de toucher effectivement la subvention européenne qui lui été accordée et crée un déficit artificiel dans son budget.

À Blues en Loire, qui proposait notamment cette année la première venue en France de Guitar Slim Jr et des concerts de Matthew Skoller, Jimmy Burns et Diunna Greenleaf, c’est la présidente Élisabeth Levannier qui fait part d’une certaine lassitude, entre faiblesse des infrastructures, subventions à la baisse et contraintes administratives à la hausse, au point de s’interroger sur la pertinence d’une poursuite du festival.

À Paris, enfin, après une édition “taille réduite” du fait d’une subvention amputée à la hache, c’est tout l’avenir du Paris Jazz Festival qui est remis en cause – ainsi que celui de ses voisins de calendriers, Classique au Vert et les Pestacles –, la Mairie de Paris refusant jusqu’ici de se prononcer sur l’existence ou non d’une prochaine édition de cette manifestation qui accueille chaque année, pour un prix modeste et avec une affiche de niveau international, un public familial et populaire…

L’ensemble de ces menaces, même si elles sont différentes, ne peuvent que susciter des inquiétudes légitimes chez les amateurs de musiques afro-américaines, qui se sentent déjà bien souvent délaissés par des politiques publiques culturelles qui leur sont généralement indifférentes. Les nombreuses disparitions de festivals ces dernières années ou l’évolution vers un autre univers de certains ne font que confirmer la pertinence de cette préoccupation.