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Live reports / 28.02.2023

McKinley James, NO.PI, Paris

16 février 2023.

Passage (presque) surprise par Paris de la tournée européenne du jeune guitariste aujourd’hui basé à Nashville, et c’est au NO.PI, confortable club de la Place Clichy (8e), que cela se passait. 

La curiosité était de mise puisque McKinley James est un des espoirs majeurs de la nouvelle scène soul et blues états-unienne avec à son actif deux EP et un surtout un album live sorti en 2022. Ayant été obligé de revenir à une formule en duo après le départ de l’organiste (et par ailleurs excellent guitariste) Austin John, il se présente donc sur scène avec son père à la batterie, un certain… Jason Smay, ex-accompagnateur de J.D. McPherson. Curiosité dédoublée, donc, et réponse apportée dès le premier morceau : le duo remplit l’espace tout en restant extrêmement clair et dynamique. 

Jason Smay, McKinley James

McKinley James a développé un jeu de la main droite qui lui permet d’assurer une partie de basse tout en privilégiant bien sûr sa rythmique classique, qu’il compare lui-même à une petite section de cuivre ! Son père, lui, a tout simplement époustouflé tout le monde par son jeu de batterie apparemment simple et direct, mais tellement propulsif et surtout en phase perpétuelle avec la guitare de son fils, un plaisir à voir et à écouter. Côté répertoire, McKinley James privilégie ses propres compositions récentes, à fortes influences doo-wop et early Tamla, avec toujours quelques réminiscences blues à la guitare, d’où le terme employé par lui-même “guitar soul” pour définir sa musique. 

Après une heure de concert, petite pause et on apprend avec bonheur qu’un deuxième set va suivre. Et là, c’est encore une autre histoire, McKinley James enfonce le clou en revenant à ses influences initiales, le Chicago blues et le rock ’n’ roll ’50s, répertoires correspondant du coup encore mieux aux goûts et expériences musicales de son père. La Gibson ES-335, sans beaucoup d’effet, sonne nette et méchante, évoquant un mélange improbable de Steve Cropper et de Link Wray, le chant est excellent et la batterie de Jason Smay emmène l’ensemble comme une locomotive emballée.

Une soirée mémorable, on en redemande. Nouvelle tournée européenne en juin, a priori sans dates françaises, puis nouveau retour déjà prévu après l’été avec peut-être cette fois la France…

Texte et photos : Éric Heintz 

Éric Heintzlive in Parislive reportMcKinley James