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Live reports / 25.11.2009

Marva Whitney & Osaka Monaurail


Marva Whitney & Osaka Monaurail © Stella-K

Applaudir un des voix fondatrices du funk, ça se mérite ! Après un DJ set de plus de 90 minutes, ce sont les musiciens d’Osaka Monaurail, en costume strict boutonné jusqu’au col, qui prennent la scène le temps de deux instrumentaux très réussis (dont une reprise du Get ready des Temptations) avant d’être rejoints par leur chanteur Ryo Nakata. Sans être un immense chanteur, celui-ci a totalement assimilé les maniérismes vocaux et les meilleurs pas de danse de James Brown et il lui suffit de quelques morceaux pour dépasser le statut un peu gadget de « groupe japonais qui sonne comme l’orchestre de James Brown » pour imposer sa propre personnalité, même si les clins d’œil au Godfather sont nombreux.


Ryo Nakata © Stella-K


© Stella-K

 

Après un entracte inutile, la température prend quelques degrés lorsque Nakata annonce le « startime » et que la Soulsister number one prend la scène au son d’Unwind youself, classique funk qui montre que, si elle n’atteint plus les aigus qui ont fait sa réputation, sa voix n’a pas perdu de son impact et de son urgence. Après un autre titre dans le même registre, c’est un inattendu détour vers le blues que propose Marva Whitney, en se lançant, en hommage à sa ville natale où elle réside encore aujourd’hui, dans une belle version de Kansas City au cours de laquelle elle s’installera même au piano le temps de quelques chorus dans un style barrelhouse plutôt inattendu mais bien venu, avant de laisser à nouveau la place à Osaka Monaurail le temps de deux titres, Soul pride et Tighten up, que le groupe, en fans absolus de James Brown, enchaîne à la façon de l’album live enregistré en 1968 à Dallas !


Marva Whitney © Stella-K

Marva Whitney reprend ensuite la scène pour un autre classique funk, I made a mistake because it's only you, prétexte à un long sermon sur les hauts et les bas des relations de couple qui s‘enchaîne naturellement avec le sommet de la soirée,la ballade aux accents deep soul Your love was made for me, qui permet à Marva de montrer toute l’étendue de son registre d’interprète. C’est, sans surprise, sur son hymne féministe It’s my thing qu’elle quitte la scène, avant qu’un titre récent en rappel, I am what I am, vienne confirmer la vitalité du talent de celle dont on ne peut comprendre, au vu de son talent intact, qu’elle n’ait pas fait une plus grande carrière… Une partie du public refusant de quitter la salle après cette excellente prestation, c’est à Osaka Monaurail qu’il appartiendra d’apporter en beauté le point final à cette belle soirée…
Frédéric Adrian


© Stella-K