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Live reports / 05.12.2017

MARTHA HIGH & THE ITALIAN ROYAL FAMILY + THE BARNGUYS

(Festival Blues sur Seine)

Les Yvelines, terre de tremplins. Une semaine après le concours musical qui s'est déroulé au CAC Georges-Brassens de Mantes-la-Jolie, la soirée de Verneuil-sur-Seine commence par la remise du prix de la bande-dessinée aux couleurs du blues. Cette année, bravo, ou plutôt felicitaciones, à Angux et Tamarit, jeunes dessinateur et scénariste espagnols. Leur album, Avery's blues, a été publié aux éditions Steinkis en septembre 2016 et ils étaient tous les deux présents pour recevoir leur récompense.

 

 

D'un tremplin l'autre. Il y a un an, les Barnguys remportaient la quatorzième édition du tremplin du festival Blues de Traverse organisé à Cléon, près de Rouen. Depuis, les (Bas-)Normands poursuivent leur petit bonhomme de chemin et s'entendent toujours aussi bien. Vêtus de rouge et de noir, lunettes compris, ils assurent, à l'énergie, un show solide et généreux. Alexandre Lesueur assume pleinement son rôle de leader. Dommage que, concentré sur son chant, le jeune homme ne joue pas assez de claviers. Ses interventions instrumentales me semblent un vrai plus. En même temps, il est bien encadré par deux guitaristes, Laurent Choubrac et Didier Fleury, qui, chacun, s'en donnent à cœur joie. Leur registre est assez rock, avec de belles ouvertures sur de grands espaces américains. Si la voix d'Alexandre rappelle clairement celle de Joe Cocker, les six cordes, elles, penchent peut-être en direction de stylistes comme Chris Rea ou Gary Moore. Le répertoire est entièrement original (je prendrais bien une reprise ou deux) et le morceau Shame on me est une réussite. Les “garçons de la ferme” sont sur les routes. À suivre.

 


The Barnguys

 

 

Martha High, elle, n'est pas très facile à suivre. Alors que sort son “Tribute To My Soul Sisters” produit par le groupe japonais Osaka Monaurail, l'ancienne choriste de James Brown se présente ce soir en compagnie de l'Italian Royal Family, le groupe avec lequel elle a enregistré son album précédent, “Singing For The Good Times”. Dans leurs jolis costumes-uniformes, ces Italiens sont élégants ; ils jouent la carte rétro, ou classique. Un boulevard pour la belle voix soul et claire de la chanteuse qui, sur scène, ne fait pas du tout son âge. Bien plus diva que funky sister – ce qui, en l'espèce, n'est pas une critique –, Miss High enchaîne les compositions de Luca Sapio, également maître de cérémonie et chanteur.

 


Martha High

 


Luca Sapio © Alain Besnard

 

Elle se lance dans deux longs monologues parlés qui, à coup sûr, échappent à la majorité des spectateurs. Et ne me semble pas plus concernée que ça par ce qui se passe ce soir. Autre surprise : la chanteuse ne fait guère mention de son ancien célèbre patron et elle attend la toute fin de son concert pour piocher dans le répertoire brownien. Cold sweat, ça marche toujours, même si le batteur ne maîtrise visiblement pas toutes les subtiles nuances du funk. Je serais curieux d'entendre ce que fait Martha High avec Osaka Monaurail.

Julien Crué
Photos © Anne Petit et Alain Besnard