24 juillet 2025.

Bien qu’il soit très rare sur les scènes françaises, ce n’est pas la foule des grands soirs pour accueillir Mark de Clive-Lowe. Une fois de plus, ce sont les absents qui ont tort, tant la prestation du musicien et producteur habitué à se balader entre jazz et musiques électroniques se révèle captivante. 

Il a en effet décidé de célébrer le 25^e anniversaire d’un de ses albums marquants, “Six Degrees”, enregistré alors qu’il était un membre actif de la scène londonienne de la fin des années 1990. Comme il l’explique, ce concert, avec celui qui s’est tenu la veille à Londres, est la première fois qu’il joue sur scène l’intégralité du disque, certains titres ne lui étant pas parus adaptables au live à l’époque de sa sortie. Aujourd’hui, il a trouvé des réponses, et, de fait, la déclinaison scénique sonne parfaitement naturelle.

Accompagné de deux musiciens familiers de ses productions, le batteur Myele Manzanza, membre du collectif néo-zélandais Electric Wire Hustle, et le bassiste Matt Dal Din, il donne corps et substance au répertoire de l’album, qui était essentiellement un produit de studio sur lequel il jouait l’essentiel des instruments. Armé de ses synthétiseurs et de machines en tout genre, il réinvente ses compositions, quitte à y inclure certains des éléments du projet original, à l’image du chant de Cherie Mathieson sur le classique Day by day. Au clavier, il convoque l’esprit des grands musiciens de jazz fusion des années 1970, une de ses évidentes influences, et le son global, bien qu’instrumental, évoque celui de Lonnie Liston Smith ou des Isley Brothers de l’époque “3+3”.

Si le trio quitte la scène une fois le dernier morceau de l’album joué, il ne tarde pas à revenir pour un dernier titre que je n’ai pas identifié mais dont l’orientation club enchante visiblement les danseurs, qui n’attendaient que ça pour se déchaîner, offrant ainsi un final très réussi à une soirée qui devraient donner des idées aux programmateurs ambitieux.

Texte et photos : Frédéric Adrian