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Live reports / 07.07.2022

Marc Rebillet, La Halle de la Machine, Toulouse

27 juin 2022.

Satiné, imprimé léopard ou bien coton recyclé. Pas de doute en suivant la longue file de spectateurs affublés ce soir-là d’un peignoir, signe distinctif de leur idole : c’est bien Marc Rebillet et personne d’autre qui est attendu dans l’antre de la Halle de la Machine. Petite estrade et araignée géante derrière la scène. Voilà pour le décorum, à la fois sobre et grandiloquent, à l’image du trublion franco-américain dont le look de gendre idéal (fine moustache, lunettes et chevelure tout en volume) tranche avec les excès du personnage qu’il s’est créé. Son entrée ? Surprenante, forcément. Micro à la main, bien caché à l’étage, le trentenaire invective la foule d’un français impeccable avant de descendre dans l’arène et de prendre possession des lieux derrière son clavier et les bouteilles de champagne disposées tout autour. 

Dire que la soirée aura été enivrante serait mentir. Déjà parce que le chanteur a très peu donné de la voix, qu’il pousse d’ordinaire facilement, se limitant la plupart du temps à quelques montées dans les aigus. Véritable phénomène viral avec ses vidéos aux millions de vues dans lesquelles il improvise, compose et superpose accords et arrangements en enchaînant les boucles, Rebillet n’aura pas non plus dévoilé toute l’étendue de son talent, pourtant immense. Pendant 90 minutes, le natif de Dallas aura délaissé le funk, la soul, et le groove qui ont fait chavirer des millions d’internautes, préférant dynamiter la soirée à coup de gros son, électro, garage ou trap, sans pour autant parvenir à s’emparer de la foule, pourtant tout acquise à sa cause.

Alors oui, Rebillet aura fait du Rebillet dans un show caractérisé par ses outrances très coordonnées : le torse nu, un simple slip comme tenue de scène, des mots grossiers pour ponctuer ses phrases, quelques embrassades et envolées au milieu de la foule (voire un peu plus pour cette spectatrice du premier rang…). Le côté lubrique, on l’a eu. On cherche encore la musique.

Texte et photos : Mathieu Bellisario