;
Live reports / 13.02.2013

Mama Rosin

Bien courageux et bien inspirés les spectateurs qui s’étaient déplacés à la Maroquinerie ce dimanche 10 février pour assister à cette soirée proposée dans le cadre de la huitième édition du festival Les Nuits de l'Alligator.

Bien courageux, parce que vu le déluge de l’après-midi et les maigres 2°C annoncés, fallait vraiment y croire à ce voyage musical en “terre bayou” dans les hauteurs du vingtième arrondissement parisien. Bien inspirés, parce que coincé entre le “dark songwriting” de King Dude et le “maelström punk” des (paraît-il légendaires) Anglais de Gallon Drunk, s’était incrusté le meilleur groupe suisse de musique cajun et zydeco au monde : Mama Rosin.

Le ton est donné d’entrée de jeu avec le morceau Marilou. Le trio genevois est là pour défendre son nouvel opus, “Bye Bye Bayou”. Un disque, enregistré sous la houlette de Jon Spencer et de son pote Matt Verta Ray, qui assume le grand écart fait entre musique cajun-zydeco et rock’n’roll tendance garage ! Melodeon et accordéon diatonique saturés, riffs ravageurs exécutés tantôt au banjo, tantôt sur une vieille demi-caisse tout juste accordée, rythmique rentre dedans… Durant une petite heure qui en paraît moitié moins, ces jeunes furibards enchaînent rugueux two-steps (Casse mes objets, Bye bye bayou birdy black), brûlots cajun-punk (Sorry ti monde), valses fiévreuses et blues aux envolées psyché (Mama don’t) ! Alors peut-être pas très académiques nos Genevois mais, parole de converti, diablement efficaces pour ce qui est de faire remonter la température.

 

 

 

Si le cajun et le zydeco ne déplacent pas les foules de ce coté-ci de l’Atlantique, gageons que la démarche de ces Helvètes, adeptes et addictes du “bon temps rouler”, gagne à faire découvrir cette musique à de nouvelles générations d’auditeurs. Vu le public de ce soir, ça a l'air plutôt bien parti. « Let’s keep the fire burning », scande le chanteur chevelu Robin Girod en guise de bonsoir. Après ce que vient de nous servir le groupe et vu ce qui tombe dehors, on est doublement d'accord !

Texte et photos : Jules Do Mar