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Live reports / 21.03.2016

Malted Milk

Chapeau, messieurs ! Votre set est parfaitement construit et il fonctionne à merveille. Pas évident pourtant de se présenter d'emblée sur un vaste et sobre plateau de théâtre, devant une sage et sérieuse salle assise. Nous sommes venus en famille, ou en habitués de la saison culturelle, ou encore attirés par l'une des rares dates “blues” de ce “mois de jazz en Normandie”. Pas évident donc de briser la glace, mais vous attaquez par un instru, et vous vous serrez les coudes, et vous défendez fièrement vos titres originaux en anglais. « Comment ça va ce soir ?! » De mieux en mieux, merci. On n'était pas inquiet, mais quand même : va-t-on vivre, encore une fois, un moment unique ? Arnaud (Fradin, voix et guitare), vous êtes formidable. J'aime votre dégaine naturellement américano-cool. Costume seventies un peu trop grand, guitare en bandoulière qui fait corps, voix de haut en bas, ou droit devant. La tension monte, on réagit et vous acclame. La trompette et le trombone sont essentielles à cette soul-blues ronde et percutante. Bravo pour les arrangements, on ne s'ennuie pas avec vous. Je goûte l'excellence et la précision de vos deux reprises du grand Syl Johnson, I hear the love chimes et That wiggle. Puis, you make it funky et ça sonne juste. Dans la profondeur des pas d'Albert King. Alors on se lève et on danse, même si, paraît-il, le règlement l'interdit. Alors on rit. Vous êtes généreux, drôles et touchants. Deux heures durant. Chapeau.

Julien Crué