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Encore enfant, Junior Wells sortait son harmonica sans crier gare et se ruait sur les scènes des clubs de Chicago. Une insolence qui favorisera une intégration rapide parmi ses aînés prestigieux. Mais sa précocité n’était pas celle d’un écervelé. Car le bluesman ne négligeait rien. Ni les musiciens qui l’accompagnaient, les meilleurs de leur temps, ni ses influences variées, dont James Brown, ni son allure soignée, chaque cheveu bien plaqué, tout comptait. Junior Wells a tiré du blues crotté du Sud un style et une musique qui éveillent les sens. Un blues à son image, très mûr pour son âge.
– Unique en ses genres
Junior Wells a débuté très jeune auprès des créateurs expérimentés du blues moderne de Chicago issu du Delta blues. Mais il appartenait à la génération de ceux qui musclèrent le blues moderne pour créer le West Side Sound.
-Junior et son pote
Dès 1958, Junior Wells et Buddy Guy fréquentent les mêmes clubs, dont les fameux Pepper’s Lounge et Theresa’s Lounge. Pourtant leurs parcours vont d’abord diverger.
-Sélection discographique
La riche discographie de Junior Wells est relativement facile à retracer et se décline en trois parties principales : ses débuts et sa collaboration avec Mel London (1953-1963), les années 1960 à 1980 dominées par son association avec Buddy Guy, et sa fin de carrière.
À la tête d’un sextet complice, ce baroudeur de 22 ans a déjà illustré la sacrée maturité de sa guitare et de ses cordes vocales au service d’un rock ‘n’ soul ancré dans le Sud, vibrant sur les traces de Tedeschi-Trucks, de Warren Haynes, de l’Allman Brothers Band. Et d’autant plus aujourd’hui alors que paraît “Carolina Confessions”, troisième album qui révèle en grand ses talents de songwriter. Rencontre avec une relève avertie et investie.
Élevé entre la baie de San Francisco et Austin (Texas) où son père était au cœur de la scène blues renaissante dans les années 1970, Doyle Bramhall II s’est fait connaître comme guitariste des groupes d’Eric Clapton et de Roger Waters, ainsi que comme musicien de studio aux côtés du producteur Joe Henry. Bonne nouvelle : désormais jeune quinquagénaire, il est maintenant décidé à poursuivre une carrière solo régulière, sur scène comme sur disque.
Kirk Fletcher a d’abord été de cette classe de guitaristes dont on recherchait avidement la moindre note sur les disques des autres, car il était un de ceux que “les autres”, les artistes de la Côte Ouest, appelaient en premier pour réussir leurs enregistrements ou leurs concerts. Puis il a publié des disques sous son nom, mais sans prendre le micro. Enfin, il a pris le contrôle total de son environnement et il s’est mis au chant. Il en parle avec bonhommie et humour, et surtout un profond amour pour la vie et ses semblables.
Depuis sa création en 2007, le quintet londonien Mamas Gun dynamite les scènes et les enceintes du monde entier grâce à son cocktail de soul cuivrée, de funk ‘80s et de sunshine pop californienne. Rencontre avec Andy Platts, chanteur, guitariste et principal compositeur du groupe.
Avec “Tough As Love” sorti cet automne sur Alligator Records, la chanteuse-batteuse canadienne fait un bond dans la lumière et expose son approche sans concession d’un rock ‘n’ roll-R&B bien à elle. Présentations.
Activiste précoce de la soul – et toujours en activité, avec son label Soul Music –, le Britannique David Nathan a noué très tôt une relation particulière avec Aretha Franklin, qu’il a souvent interviewée à partir des années 1960. De retour de la cérémonie hommage qui s’est tenue à Détroit fin août dernier, il a bien voulu revenir avec nous sur un parcours commun personnel et professionnel de plus de cinquante ans.
Lucky Millinder ne lisait pas la musique ni ne jouait d’un instrument ; toutefois, cet animateur talentueux a réalisé l’exploit de maintenir un grand orchestre en activité de 1940 au milieu des années 50. Son secret : une bonne connaissance de la scène du jazz alliée à une fine appréciation des goûts du jour et un vrai flair pour recruter les vedettes de demain. Il ouvrira ainsi les portes de la réussite à Tab Smith, Wynonie Harris, Bull Moose Jackson, Big John Greer, Annisteen Allen et bien d’autres qui deviendront des habitués des charts R&B.
Bien installé dans le Vermont, non loin de la frontière canadienne, Dave Keller n’a pas les deux pieds dans le même sabot. Depuis une vingtaine d’années, le chanteur- guitariste oscille entre blues et soul et multiplie les rencontres à chacun de ses enregistrements. À 51 ans, il publie son album le plus engagé, fruit d’une virée au Texas produite par Jim Gaines, connu pour son travail avec Santana, Stevie Ray Vaughan et John Lee Hooker.
Bien installée sur la scène néerlandaise et dans le nord de l’Europe, la tornade Michelle David se prépare à déferler sur la France avec ses Gospel Sessions, soit le projet qui associe la chanteuse originaire de Caroline du Nord aux guitaristes hollandais Onno Smit et Paul Willemsen. Au programme, première distribution française d’un album du groupe et copieuse liste de concerts dans les prochains mois… Rencontre avant la vague !
Originaire du Burundi, réfugié au Pays de Galles, vivant aujourd’hui à Londres, J.P. Bimeni s’est taillé un chant soul en puisant chez Otis Redding et dans les affres de sa propre histoire. Il le dévoile en grand sur “Free Me”, premier album publié chez Tucxone Records.
Sauvée de l’oubli par la fondation Music Maker, la musique du nonagénaire Theotis Taylor nous parvient aujourd’hui parée de nouveaux arrangements. Une histoire et une réussite émouvantes.
Après avoir arpenté les clubs et les rues de Paris, cet octette explosif passe à la vitesse supérieure avec la sortie d’un premier album et un programme chargé en concerts. Passionnés et militants, ils sont déterminés à importer en France la culture des brass bands qu’ils ont eu l’occasion de pratiquer à sa source, La Nouvelle-Orléans. Rencontre avec deux de ses membres, le trompettiste- chanteur Hippolyte Fevre et le tromboniste Nicolas Benedetti.
Vainqueur cette année du prix Soul Bag au tremplin des Rendez- Vous de l’Erdre et du prix révélation à celui de Blues sur Seine, le quartette de Thomas Doucet vit la soul intensément. Présentation d’un combo gagnant.
Avec son deuxième album “B-Side”, la chanteuse et guitariste française de 27 ans continue d’explorer le groove en dévoilant les faces cachées de sa personnalité. Au chapitre : émotions à fleur de mots et cordes sensibles. Rencontre.
Débarqués sans frapper dans le salon feutré du soul jazz, les beats lourds de David McGraw, les cordes psyché-rock de Jimmy James et l’orgue de Delvon Lamarr ont réveillé une audience confortablement installée. Chaussures sales sur le tapis et jeans graisseux sur le canapé en velours, le trio de Seattle est venu rénover le genre.
Hammond piquant Un an et demi après son premier album, ce surprenant couteau suisse publie un successeur qui élargit son horizon peuplé d’une multitude d’influences et empreint d’un magnétisme sans âge.
Quatre-vingt ans après sa mort, la musique et la vie de Robert Johnson continuent à fasciner, mais sa personnalité reste un mystère, dans l’ombre de sa formidable légende… Alors qu’il semblait que les derniers témoins avaient disparu, voilà qu’apparaît A.C. Anderson, demi-sœur de Johnson, qui a décidé à 92 ans de raconter son histoire à Preston Lauterbach, auteur il y a quelques années d’un ouvrage de référence sur les débuts du chitlin’ circuit. Si le livre n’est pas attendu avant le printemps 2020, Lauterbach a bien voulu nous ouvrir l’appétit avec un aperçu du travail en cours…